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Patrick Weidmann

1958
Les photographies de Patrick Weidmann plongent avec une délectation teintée de sensualité morbide dans l’univers du luxe produit par la société postindustrielle.

Dans le catalogue des motifs de l’artiste, on trouve des fragments de corps lisses et étincelants, les chromes d’une carrosserie, les détails d’un luna park, les scintillements multipliés de miroirs brisés : cet inventaire partiel révèle un goût pour les symptômes clinquants et pailletés d’une société de consommation engloutie sous la luxuriance d’un foisonnement d’objets.

Le choix d’un cadrage rapproché donne à la réalité capturée l’allure d’une abstraction troublante, tandis que les effets de flou et les couleurs brumeuses alternent avec l’éclat des matériaux polis et la brillance séductrice des reflets argentés.

Ce sont les fétiches du monde économique et social qui attirent le regard du photographe genevois : salons de l’automobile, galeries marchandes, événements glamour, aéroports, et, bien sûr, la femme, dénudée et artificialisée, partout présente et partout en représentation. Les objets de désir sont ici distanciés de leur contexte d’apparition et leurs couleurs éclatantes ne sont plus que les signes de promesses de bonheur non tenues.

Patrick Weidmann mène en parallèle de sa photographie une activité d’écriture et a publié romans et nouvelles qui prolongent sa réflexion sur l’érotisation de l’esthétique consumériste.