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Balthasar Burkhard

Chlönthal , 2001
tirage argentique sur papier baryté
261.0 x 126.0 cm
Dans un format vertical, Balthasar Burkhard délimite le cadrage de sa photographie en fonction du chemin frayé par une rivière de montagne. Le flou du mouvement précipité de l’eau résulte de l’utilisation d’un long temps de pose lors de la prise de vue. En surface blanc ouateux, cette petite cascade répond à la lumière qui transperce dans le sous-bois en haut de la composition. Entre ces deux points lumineux, une quantité de nuances de gris décrivent les volumes sculptés naturellement par le temps.

Burkhard rend hommage à cette ombre qui n’existe que par la lumière et prend plusieurs images dans cette même région de Chlönthal. La maîtrise des contrastes noir et blanc, la perfection du tirage (assuré par ses propres soins) et le rendu des matières ou des structures sont caractéristiques de son travail.

Bien qu’admirant Courbet, Burkhard ne définit pas son œuvre comme inspiré par les grands artistes de la tradition paysagiste. Que ce soit une ville, une aile d’oiseau, un bras, un arbre ou un paysage, il traite son sujet avec la même monumentalité sculpturale et donne avant tout à voir « un sujet qui est là et qui éveille quelque chose en lui, des émotions, un sentiment». Pour reprendre les termes de l’historien de l’art Florian Rodari : « Balthasar Burkhard s’efforce d’abord de porter un regard neutre qui n’infléchit jamais ce qu’il a néanmoins décidé de cadrer. Il se laisse envahir par les choses qu’il a choisi de photographier et souhaite les connaître telles qu’elles se donnent, non pour ce qu’il pourrait leur faire dire. »
Balthasar Burkhard, Chlönthal , 2001