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Ugo Rondinone

The Second Hour of the Poem, 2005
cire et pigments
140.0 x 82.0 x 82.0 cm
The Second Hour of the Poem est une sculpture en cire d’une ampoule électrique géante suspendue au plafond par une chaîne en métal. Malgré sa référence visuelle très explicite à l’objet industriel produit en masse pour l’usage domestique, son opacité ne lui permet pas d’éclairer, comme si elle avait été débranchée et figée à jamais.

Cette inutilité évidente fait écho à plusieurs autres œuvres insolites de Rondinone (portes scellées, fenêtres condamnées, oliviers dégarnis), dont l’univers se caractérise par une dichotomie récurrente et oscille ainsi constamment entre le familier et le fantastique, le rêve et la réalité, le banal et le sublime.

Cette oeuvre appartient à la série The Twenty Four Hours of the Poem (2005) constituée de vingt-quatre ampoules similaires en silicone et résine polyuréthane sur une armature en fer. Elles sont chacune enduites d'une couche de cire colorée qui combine trois nuances pantone savamment sélectionnées, rappelant le chromatisme du Pop Art. Si le choix de l’ampoule rend à la fois hommage au Light Bulb de Jasper Johns (1960) et aux ready-made de Marcel Duchamp, Rondinone s’éloigne de l’idée de l’objet détourné, en ne cherchant aucunement à dissimuler le geste artistique, ni la portée symbolique de l’objet. Il lui confère au contraire une présence solennelle inédite à l’image d’une idée silencieuse ou d’une pensée suspendue.

Accordant comme à son habitude une attention toute particulière aux titres énigmatiques de ses œuvres, l’artiste nomme chaque ampoule de la série selon une heure précise de la journée, qui incarnerait une strophe, une particule d’un poème imaginaire. S’il cherche constamment à s’émanciper des contraintes temporelles en capturant l’instant, Rondinone n’a de cesse d’évoquer dans son œuvre des unités précises (heures, jours, mois, saisons, années), matérialisant ainsi inévitablement son obsession du temps qui passe.
Ugo Rondinone, The Second Hour of the Poem, 2005