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Valentin Carron

As-té-ro-ïde (after Ramseyer), 2014
polystyrène, fibre de verre, résine acrylique, peinture acrylique
237.0 x 162.0 x 99.0 cm
Masse aérienne sculptée par le vide, As-té-ro-ïde (after Ramseyer) semble être entré dans l’atmosphère terrestre avec une douceur poétique. De grandes dimensions, sa silhouette tout en rondeur dessine à la fois les contours et la structure même d’un corps minéral. Reposant sur ses trois pieds, son large volume demeure pourtant léger, traversé de lumière.

À l’apparence d’une pièce coulée dans le bronze, dont la surface travaillée offre l’illusion de la matière traditionnelle, As-té-ro-ïde se compose de matériaux artificiels, fidèles à la pratique de l’artiste. Ironie, décalage entre aspect apparent et constitution physique de l’œuvre, As-té-ro-ïde rejoint la démarche de Valentin Carron questionnant sans cesse la notion d’authenticité.

Curieux de toucher à des domaines variés, son art d’appropriation passe par la réinterprétation d’éléments puisés dans son environnement proche, qu’ils soient objets usuels, structures d’architecture vernaculaire ou œuvres d’art occupant les espaces publics. C’est précisément vers des sculpteurs locaux que Valentin Carron porte souvent son attention. Réactualisant une sculpture disposée dans un parc lausannois, As-té-ro-ïde reprend ainsi les mêmes proportions et la même forme qu’une œuvre en bronze réalisée par l’artiste, d’origine bernoise, André Ramseyer (Berne, 1914 – Neuchâtel, 2007).

Le moulage de Carron adopte non seulement le profil, mais également le nom de la pièce appropriée datant de 1957 (Astéroïde). Seule la matière diffère, ainsi que la fragmentation du titre en syllabes. Inscrite dans sa stratégie appropriationniste, cette réactualisation oscille entre tendresse pour une sculpture quelque peu oubliée, réflexion sur sa présence et son histoire, et volonté de déjouer les attentes novatrices d’un art contemporain. Une reproduction qui soulève également la question des sculptures publiques parfois si bien insérées dans le paysage urbain qu’elles passent progressivement inaperçues.
Valentin Carron, As-té-ro-ïde (after Ramseyer), 2014