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Hermann Scherer

Waldlandschaft, 1924-1925
huile sur toile
90.0 x 80.0 cm
Waldlandschaft (Paysage de forêt) est réalisé lors d’un séjour que Hermann Scherer fait à Davos chez Ernst Ludwig Kirchner. Ce dernier peint et grave, de 1917 au milieu des années 1920, presque exclusivement le paysage et la population rurale de la région de Davos : « La création immédiate, à partir de l’expérience et de la nature, on ne trouve cela que chez moi, et cela précisément captive les jeunes qui ont des sensations saines», explique-t-il.

La toile de Scherer, proche de La Montagne magique évoquée dans le roman de Thomas Mann (1924), est justement inspirée d’un paysage de montagnes typique de la vallée de Davos : elle représente la nature sauvage préservée de toute trace industrielle ou culturelle. Scherer s’inspire de l’art populaire et parvient à une représentation fortement stylisée, détachée de tout apprentissage académique: les sapins sont constitués de quelques traits obliques et verticaux, la rivière chemine de manière exagérément tortueuse dans la vallée, dans les tons vifs des couleurs pures.

Dans une composition proche des paysages médiévaux, les différents plans se superposent verticalement, au lieu de disparaître dans la profondeur, selon la perspective centrale. La touche est large, appliquée rapidement et les couleurs se mélangent à même la toile qui, sans être apprêtée au préalable, transparaît de manière fragmentaire entre les arbres ou les collines. Scherer transcrit les émotions ressenties face à l’environnement montagneux de Davos en recourant à un expressionnisme caractérisé par une affirmation nerveuse du geste pictural.
Hermann Scherer, Waldlandschaft, Paysage forestier, 1924-1925