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Laurence Bonvin

1967
Laurence Bonvin grandit à Crans-Montana, au cœur des Alpes suisses, et avoue avoir été frappée quand elle était enfant par la superposition des projets de développement sur le cadre naturel qui entourait son village. Cette rencontre entre infrastructure urbaine et paysage s’avère décisive pour son travail photographique ultérieur. Laurence Bonvin poursuit ses études à l’École nationale de la photographie d’Arles avant de revenir en Suisse et d’entamer sa propre pratique artistique.

Avec sa première série Peripheral Landscapes de 1992-93, Bonvin se concentre sur les espaces périphériques se définissant par opposition au centre. Ce qui capte son regard, c’est leur transformation, qui s’opère d’une manière plus dynamique en marge des agglomérations urbaines. Bientôt les banlieues genevoises laisseront la place à celles de véritables métropoles, telles que Berlin, Johannesburg et Istanbul. Dans la veine des travaux de Robert Adams et de Lewis Baltz, la photographe suisse documente les espaces urbains en friche, cherchant à traduire visuellement – aux travers de vues de l’architecture locale, des aménagements extérieurs et parfois des activités humaines quotidiennes – des thématiques sensibles comme l’expansion urbaine, la ségrégation sociale, la standardisation et l’uniformisation de manière formelle (On the Edges of Paradise, 2006) ou la mise en œuvre de l’architecture urbaine au détriment du paysage naturel (Istanbul Peripheral 2).

Si sa photographie veut « poser des questions auxquelles le spectateur est libre de répondre », elle est à la fois documentaire et poétique. Munie de son appareil de format léger, Bonvin travaille généralement de manière furtive, discrète, presque instantanée avec une forte attention à l’aspect formel de ses images. Son concept de départ se voit exposé à l’imprévu, à la multiplicité des points de vue, au hasard, dans un effort de « capter l’évènement, aussi mince soit-il ». C’est d’ailleurs ce qui éloigne son travail de la photographie conceptuelle et le rapproche de ce qu’elle classifie en tant qu’ « essai photographique ».

Depuis 2001, Laurence Bonvin est professeur de photographie à l’Ecal, l’École cantonale d’art de Lausanne. Elle vit et travaille à Berlin et à Genève.