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Fabrice Gygi

1965
« Le fait même de choisir d’être un artiste est de l’ordre du compromis. Ça me permet d’appartenir à la société tout en restant un peu dehors » (Fabrice Gygi).

Le parcours artistique de Fabrice Gygi (Genève, 1965) démarre à l’adolescence avec les dessins qu’il tatoue sur son propre corps. Considérés par l’artiste lui-même comme ses premières gravures, ses tatouages font partie de son vocabulaire formel et réapparaissent en 1997 sur papier, puis sous la forme d’un portfolio de 25 linogravures (Viens dans ma peau). Curieux des techniques comme des matériaux, son art s’exprime par la sculpture, la gravure, la vidéo, les installations, ou encore la photographie et la performance.

À côté de sa vie nomade – entre les squats genevois, un séjour au Canada, à Zurich, à Vevey –, Gygi développe une pratique protéiforme de sculptures-installations conçues principalement à l’aide de bâches et de grillages comme des variations de structures fonctionnelles existantes, Tribune (1996), Podium (1997), Snack-mobile (1998), Vidéothèque mobile (1998). À la fois cabane, refuge, mais aussi cage, ces lieux évoquent le double sentiment de protection et d’enfermement, de liberté et de contrôle. C’est par l’ambivalence de ses constructions que Gygi démonte et interroge les systèmes d’autorité de notre société.

Attiré par un art minimal et conceptuel, il poursuit son exploration de la forme et des matériaux à travers un large choix – de l’acier, du béton jusqu’au bois en passant par le cuir – pour concevoir des objets réinventés aux fonctions toujours ambiguës. Posées à même le sol, maintenues en tension par des systèmes d’attaches, ou suspendues par des chaînes, ses installations évoquent autant le jeu que la torture, la légèreté que la dureté, le plaisir que la répression. Dans cet univers à la fois sombre et ludique qui met en lumière les mécanismes de contrainte et de pouvoir, Gygi manifeste son rejet général de l’ordre social.

Après une première exposition personnelle au Centre national d’art contemporain - Le Magasin à Grenoble, Fabrice Gygi représente le Suisse à la Biennale de São Paulo en 2002, ainsi qu’à la 53e Biennale de Venise en 2009 avec l’installation Economat. Entre-temps, une exposition lui est consacrée au Musée d’art moderne et contemporain de Genève (MAMCO, 2004), au Kunstmuseum de Saint-Gall, puis aux États-Unis (Orange County Museum of Art, Newport Beach, 2005).