« Il ne faut pas […] se fier à moi », affirme Urs Lüthi, qui a connu une carrière fulgurante à partir des années 1970. Pour le spectateur qui a suivi son parcours artistique couvrant plus d’une quarantaine d’années, cela semble tout à fait compréhensible, car l’approche de cet artiste prodige se métamorphose en permanence.
Passant par la photographie, la peinture, la sculpture, la sérigraphie, l’installation, la vidéo et le montage, Lüthi s’avère un artiste prolifique explorant sans cesse différentes formes plastiques d’expression. Formé à la Kunstgewerbeschule de Zurich entre 1963-1964, il travaille en tant que graphiste avant de présenter ses premières œuvres picturales et sérigraphiques lors d’une exposition à la Galerie Beat Mäder à Berne en 1966.
Marqués par des références au Pop Art et à la peinture concrète zurichoise, ses travaux vont vite se réorienter vers des problématiques liées à l’individu et à sa construction identitaire. Ses prochaines expositions, dont Transformer – Aspekte der Travestie de 1974, témoignent surtout d’un intérêt pour le corps humain, en tant que forme, volume et signe d’identité. Déguisé, grimé, mis en scène dans des poses de jeune éphèbe androgyne, le corps cultive chez Lüthi une forme d’ambiguïté sexuelle et devient – comme pour les pratiques du Body Art – un instrument de la quête esthétique. Néanmoins, Lüthi force les frontières du Body Art par son traitement unique du corps en tant qu’image, une image qui « constate, trivialise, commente, situe, appuie et s’articule avec l’autoportrait ».
En évoquant les techniques des grands maîtres du XXe siècle – à savoir Cézanne, Modigliani, Picasso, Giacometti, Larry Rivers et Lichtenstein –, la série The Urs Lüthis - Selbstportraits nach grossen Meistern des 20 (1970) dévoile un jeu avec des points de vue multiples. Déclinée à chaque fois selon des normes stylistiques différentes, la représentation de soi devient tributaire d’un choix délibérément assumé. The Urs Lüthis renoue ainsi avec le mouvement postmoderne, en invitant le spectateur à penser le monde dans sa pluralité et sa polyvalence.
Dans les années 1990, Lüthi devient professeur d’arts plastiques à la Kunsthochschule de l’Université de Kassel et abandonne la peinture en faveur de la sculpture. Il continue à sonder les strates diverses de l’identité humaine par le filtre de l’ironie et un véritable sens du dérisoire loin dans les années 2000, quand il se tourne vers l’installation et la vidéo. Ses travaux présentés par le Pavillon suisse à la Biennale de Venise en 2001 mettent notamment en avant son sens du risible, en soulignant le contraste de la beauté de sa figure juvénile avec la réalité d’un corps d’artiste mûr, bedonnant et marqué par le temps. Ces œuvres tardives dévoilent le regard d’« un esthète » – comme Lüthi Urs aime bien se définir –, amené parfois à poursuivre sa recherche de la beauté au sein des choses triviales, voire repoussantes.
Passant par la photographie, la peinture, la sculpture, la sérigraphie, l’installation, la vidéo et le montage, Lüthi s’avère un artiste prolifique explorant sans cesse différentes formes plastiques d’expression. Formé à la Kunstgewerbeschule de Zurich entre 1963-1964, il travaille en tant que graphiste avant de présenter ses premières œuvres picturales et sérigraphiques lors d’une exposition à la Galerie Beat Mäder à Berne en 1966.
Marqués par des références au Pop Art et à la peinture concrète zurichoise, ses travaux vont vite se réorienter vers des problématiques liées à l’individu et à sa construction identitaire. Ses prochaines expositions, dont Transformer – Aspekte der Travestie de 1974, témoignent surtout d’un intérêt pour le corps humain, en tant que forme, volume et signe d’identité. Déguisé, grimé, mis en scène dans des poses de jeune éphèbe androgyne, le corps cultive chez Lüthi une forme d’ambiguïté sexuelle et devient – comme pour les pratiques du Body Art – un instrument de la quête esthétique. Néanmoins, Lüthi force les frontières du Body Art par son traitement unique du corps en tant qu’image, une image qui « constate, trivialise, commente, situe, appuie et s’articule avec l’autoportrait ».
En évoquant les techniques des grands maîtres du XXe siècle – à savoir Cézanne, Modigliani, Picasso, Giacometti, Larry Rivers et Lichtenstein –, la série The Urs Lüthis - Selbstportraits nach grossen Meistern des 20 (1970) dévoile un jeu avec des points de vue multiples. Déclinée à chaque fois selon des normes stylistiques différentes, la représentation de soi devient tributaire d’un choix délibérément assumé. The Urs Lüthis renoue ainsi avec le mouvement postmoderne, en invitant le spectateur à penser le monde dans sa pluralité et sa polyvalence.
Dans les années 1990, Lüthi devient professeur d’arts plastiques à la Kunsthochschule de l’Université de Kassel et abandonne la peinture en faveur de la sculpture. Il continue à sonder les strates diverses de l’identité humaine par le filtre de l’ironie et un véritable sens du dérisoire loin dans les années 2000, quand il se tourne vers l’installation et la vidéo. Ses travaux présentés par le Pavillon suisse à la Biennale de Venise en 2001 mettent notamment en avant son sens du risible, en soulignant le contraste de la beauté de sa figure juvénile avec la réalité d’un corps d’artiste mûr, bedonnant et marqué par le temps. Ces œuvres tardives dévoilent le regard d’« un esthète » – comme Lüthi Urs aime bien se définir –, amené parfois à poursuivre sa recherche de la beauté au sein des choses triviales, voire repoussantes.