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Arnold Odermatt

1925
Treize secondes environ, c’est le temps dont Arnold Odermatt a besoin pour l’exposition de chacune de ses photographies. Chargé de photographier les accidents de circulation et les activités du corps de la police du canton de Nidwald de 1948 jusqu’aux années 1990, Odermatt ne se permet pas de prendre plus d’une image par événement. Néanmoins, des dizaines de milliers d’images sont retrouvées après sa retraite, grâce à son fils Urs Odermatt, lui-même metteur en scène et réalisateur.

Issu d’une famille de onze enfants, Odermatt travaille d’abord comme boulanger et pâtissier, mais quitte son travail pour des raisons de santé. Entré au service de la police, il obtient le droit de documenter photographiquement les accidents de voiture, bien que l’usage demandât simplement des croquis. Passionné par la photographie depuis l’âge de dix ans, quand il gagne une caméra à la faveur d’un concours, Odermatt se munit de son appareil Rolleiflex à double objectif et doté d’un flash au magnésium pour établir des preuves pour les rapports officiels et pour documenter les activités de la police, qu’il répertorie par la suite dans l’ensemble Im Dienst[en service].

Il ne se limite pas à inventorier les évènements routiers – recueillis principalement dans la série Karambolage, dont Harald Szeemann présente trente-deux images à la Biennale de Venise en 2001 –, mais porte systématiquement son regard sur les aspects pittoresques de la réalité quotidienne. Sa famille, ses voisins, les paysages de sa région inspirent la série In Zivil [hors service], développée en contrepartie de celle d’Im Dienst.