Héritier du dadaïsme et du surréalisme, à la fois proche des préoccupations des nouveaux réalistes et de Fluxus qui aspirent à confondre l’art et la vie, Ben Vautier est également influencé par le lettrisme d’Isidore Isou des années 1945. Ce mouvement d’avant-garde touchant aussi bien la poésie que la peinture, et considéré comme un dépassement à la fois de l'art plastique figuratif et de l’art abstrait, marquera durablement son œuvre.
Si l’art lettriste se fonde sur l'organisation purement formelle de lettres et de signes, dépourvue de tout contenu sémantique, Ben déploie au contraire sa créativité autour des mots et de leur sens. Ses peintures sur toile de format modeste, faisant écho au tableau noir des écoliers, sont recouvertes d’une écriture manuscrite attachée et enfantine – réalisée dans une matière épaisse –, qui va jusqu’à ignorer parfois les règles de syntaxe et d’orthographe.
En marge de toute forme traditionnelle d’art, ces tableaux ne représentent rien d’autre que ce que l’on peut y lire. Jouant sur le statut ontologique de l’œuvre, Ben lui donne la parole et lui fait dire sans détour : « Je veut des sous achetez moi 3000 F ». Il explore la question de l’énoncé du tableau, dont la solution se trouve parfois entre les mots ou n’existe simplement pas (Pas de solution, 1991). Dans un esprit empreint à la fois de provocation et d’ironie, ses messages sont des sortes de maximes dans lesquelles chacun peut se reconnaître (Angoisse d’argent, 1986).
Sa pratique relève aussi bien d’une volonté de poétiser la vie à travers l’écriture que de banaliser l’art à l’extrême, allant jusqu’à saturer notre univers visuel. En multipliant les produits dérivés – essentiellement scolaires –, sa griffe devenue iconique fait basculer l’œuvre d’art dans un univers commercial, tout en la rendant accessible à tous. Ce faisant, il participe également à la destruction de l’art, ce qu’il proclame haut et fort dès 1963 : «Je soussigné Ben Vautier déclare authentique œuvre d'art : l'absence de l'art »
Si l’art lettriste se fonde sur l'organisation purement formelle de lettres et de signes, dépourvue de tout contenu sémantique, Ben déploie au contraire sa créativité autour des mots et de leur sens. Ses peintures sur toile de format modeste, faisant écho au tableau noir des écoliers, sont recouvertes d’une écriture manuscrite attachée et enfantine – réalisée dans une matière épaisse –, qui va jusqu’à ignorer parfois les règles de syntaxe et d’orthographe.
En marge de toute forme traditionnelle d’art, ces tableaux ne représentent rien d’autre que ce que l’on peut y lire. Jouant sur le statut ontologique de l’œuvre, Ben lui donne la parole et lui fait dire sans détour : « Je veut des sous achetez moi 3000 F ». Il explore la question de l’énoncé du tableau, dont la solution se trouve parfois entre les mots ou n’existe simplement pas (Pas de solution, 1991). Dans un esprit empreint à la fois de provocation et d’ironie, ses messages sont des sortes de maximes dans lesquelles chacun peut se reconnaître (Angoisse d’argent, 1986).
Sa pratique relève aussi bien d’une volonté de poétiser la vie à travers l’écriture que de banaliser l’art à l’extrême, allant jusqu’à saturer notre univers visuel. En multipliant les produits dérivés – essentiellement scolaires –, sa griffe devenue iconique fait basculer l’œuvre d’art dans un univers commercial, tout en la rendant accessible à tous. Ce faisant, il participe également à la destruction de l’art, ce qu’il proclame haut et fort dès 1963 : «Je soussigné Ben Vautier déclare authentique œuvre d'art : l'absence de l'art »