Dans l’ensemble de sa production picturale, Cuno Amiet a rarement repris plusieurs fois la même composition. Richesse du soir (1899), Rosenbäumchen (Petits Rosiers, 1902), Kinderakt (Nu d’enfant, 1903) et Die Hoffnung (L’Espoir) constituent cependant des exceptions. Die Hoffnung connaît quatre versions, dont deux réalisées en 1901 – celle de la Collection Pictet étant la première – alors que le peintre et son épouse attendent leur premier enfant.
Projetant l’arrivée de ce futur enfant, Amiet représente sa femme telle une Madone de la Renaissance, devant une tenture et un sol évoquant les perspectives mathématiques d’alors. Anna Amiet lève les avant-bras dans une symétrie qui participe à l’ordonnance étudiée de la peinture. Ses mains, gracieuses et sensuelles, émergent d’un chemisier blanc aux formes ornementales et ses grands yeux candides lui confèrent l’allure d’une sainte, exprimée symboliquement par le cerne ocre dessiné sur le pourtour de sa chevelure. À travers le regard émerveillé du futur père, Die Hoffnung évoque toute la tendresse caractéristique d’une Annonciation. L’issue de cette grossesse se terminera dramatiquement par la naissance d’un enfant mort.
Face à cette souffrance, l’artiste réalise une nouvelle version de la même peinture. Il lui rajoute deux panneaux latéraux et la transforme en un triptyque qu’il intitule Die Vergänglichkeit (L’Éphémère, 1902) : les volets adjacents présentent deux squelettes, l’un masculin, l’autre féminin, visions métaphoriques de la douleur d’un père et d’une mère devant la perte de leur enfant, condamnés à la vanité de leurs propres existences, privés de descendance. Ce tableau sera exposé à la Sécession de Vienne en 1904 et connaîtra une ultime version cette même année.
Projetant l’arrivée de ce futur enfant, Amiet représente sa femme telle une Madone de la Renaissance, devant une tenture et un sol évoquant les perspectives mathématiques d’alors. Anna Amiet lève les avant-bras dans une symétrie qui participe à l’ordonnance étudiée de la peinture. Ses mains, gracieuses et sensuelles, émergent d’un chemisier blanc aux formes ornementales et ses grands yeux candides lui confèrent l’allure d’une sainte, exprimée symboliquement par le cerne ocre dessiné sur le pourtour de sa chevelure. À travers le regard émerveillé du futur père, Die Hoffnung évoque toute la tendresse caractéristique d’une Annonciation. L’issue de cette grossesse se terminera dramatiquement par la naissance d’un enfant mort.
Face à cette souffrance, l’artiste réalise une nouvelle version de la même peinture. Il lui rajoute deux panneaux latéraux et la transforme en un triptyque qu’il intitule Die Vergänglichkeit (L’Éphémère, 1902) : les volets adjacents présentent deux squelettes, l’un masculin, l’autre féminin, visions métaphoriques de la douleur d’un père et d’une mère devant la perte de leur enfant, condamnés à la vanité de leurs propres existences, privés de descendance. Ce tableau sera exposé à la Sécession de Vienne en 1904 et connaîtra une ultime version cette même année.