Musicien et artiste autodidacte, Robert Strübin est né à Bâle en 1897 et a grandi dans une famille où l’art et la musique ont joué un rôle prédominant. Pianiste de formation, il se tourne vers le dessin en 1932, puis vers la peinture quelques années plus tard. Ses premières œuvres graphiques sont des constructions architecturales aux formes géométriques, progressivement remplacées, dans les années 1940, par des compositions en rosaces.
En 1956, Strübin abandonne la pratique du piano pour des raisons de santé et entreprend une démarche picturale plus personnelle et singulière : les images musicales. En se basant sur un morceau de musique précis, qui donne d’ailleurs son nom à l’œuvre, il transfère la partition en rectangles colorés reflétant la hauteur et la longueur des notes. Cette méthode repose sur le phénomène d’audition colorée ou de photisme, c’est-à-dire l’association subjective des sons par des valeurs de couleur.
Trois compositions réalisées par ce système de notation musicale font partie de la Collection Pictet, Komposition nach Rudolf Kelterborn, 1961, Komposition nach H. W. Henze (s.d.) et Fr. Chopin. Prélude Nr. 20/do min., 1962. À l’aide de palettes de couleurs soigneusement définies par l’artiste, une couleur étant attribuée à chaque note, il remplit de manière linéaire la surface du papier. Le système de conversion varie d’une image à l’autre tout comme le rythme du morceau qui est donné par la forme et l’espacement des zones colorées.
Des compositions très aérées aux plus denses, la pratique avant-gardiste de Strübin ne cherche cependant pas l’abstraction, mais vise à l’objectivation de la musique en dehors de toute notion de temps et d’émotion. Cette méthode rappelle, entre autres, celle de l’art concret, basée sur les mathématiques et dont le manifeste (1930) stipule notamment : « L’art concret n’est pas une abstraction. […] L’art concret n’est pas narratif, littéraire. Il est proche de la musique. »
Le travail de Strübin est resté en marge et sa réception limitée n’a commencé que tardivement. Sa première exposition personnelle a lieu en 1964 à Bâle, mais c’est après sa mort, en 1970, qu’une rétrospective lui est consacrée au Kunstmuseum de Lucerne à l’initiative de Jean-Christophe Ammann. En 1972, Harald Szeemann intègre cinq images musicales de Strübin à la documenta n° 5 qu’il dirige, puis présente à nouveau son travail dans l’exposition Visionäre Schweiz (1991-1992) au Kunsthaus de Zurich.
En 1956, Strübin abandonne la pratique du piano pour des raisons de santé et entreprend une démarche picturale plus personnelle et singulière : les images musicales. En se basant sur un morceau de musique précis, qui donne d’ailleurs son nom à l’œuvre, il transfère la partition en rectangles colorés reflétant la hauteur et la longueur des notes. Cette méthode repose sur le phénomène d’audition colorée ou de photisme, c’est-à-dire l’association subjective des sons par des valeurs de couleur.
Trois compositions réalisées par ce système de notation musicale font partie de la Collection Pictet, Komposition nach Rudolf Kelterborn, 1961, Komposition nach H. W. Henze (s.d.) et Fr. Chopin. Prélude Nr. 20/do min., 1962. À l’aide de palettes de couleurs soigneusement définies par l’artiste, une couleur étant attribuée à chaque note, il remplit de manière linéaire la surface du papier. Le système de conversion varie d’une image à l’autre tout comme le rythme du morceau qui est donné par la forme et l’espacement des zones colorées.
Des compositions très aérées aux plus denses, la pratique avant-gardiste de Strübin ne cherche cependant pas l’abstraction, mais vise à l’objectivation de la musique en dehors de toute notion de temps et d’émotion. Cette méthode rappelle, entre autres, celle de l’art concret, basée sur les mathématiques et dont le manifeste (1930) stipule notamment : « L’art concret n’est pas une abstraction. […] L’art concret n’est pas narratif, littéraire. Il est proche de la musique. »
Le travail de Strübin est resté en marge et sa réception limitée n’a commencé que tardivement. Sa première exposition personnelle a lieu en 1964 à Bâle, mais c’est après sa mort, en 1970, qu’une rétrospective lui est consacrée au Kunstmuseum de Lucerne à l’initiative de Jean-Christophe Ammann. En 1972, Harald Szeemann intègre cinq images musicales de Strübin à la documenta n° 5 qu’il dirige, puis présente à nouveau son travail dans l’exposition Visionäre Schweiz (1991-1992) au Kunsthaus de Zurich.