À l’apparence familière, Karnickelköttelkarnickel (Bunny-dropping-bunny) imite la silhouette et les proportions du célèbre lapin de Pâques en chocolat de la marque Lindt sans toutefois pouvoir procurer le même goût sucré. Après avoir utilisé directement la matière même du chocolat depuis les années 1960, Roth conserve ici un lien indirect avec sa substance de prédilection.
Réalisée en 1972 à partir d’un amalgame de paille et de crottes de lapin, cette fragile créature appartient à une série de deux cent cinquante exemplaires produite en collaboration avec la Galerie Eat Art de Düsseldorf. Un lieu conçu par un autre artiste suisse et ami de Dieter Roth, Daniel Spoerri, et destiné aux recherches artistiques à partir d’éléments comestibles.
Par le motif du lapin, thème récurrent dans le répértoire iconographique de Roth, l’artiste attire l’attention sur les cycles de consommation et d’excrétion de l’animal pour aborder plus largement les notions de création et de décomposition dans l’art et dans la vie. À chacun de ses déplacements, Karnickelköttelkarnickel sème derrière lui quelques miettes de son volume rappelant ainsi l’éphémère de sa composition.
De nature organique ou minérale, la moisissure et l’évanescence des matériaux auxquels Dieter Roth recourt posent des questions fondamentales de conservation et symbolisent l’enjeu principal de ses objets. Bien que l’idée de confronter le collectionneur à la disparition de ses réalisations ait toujours plu à l’artiste, quarante ans plus tard celles-ci continuent d’évoquer son travail multidirectionnel sans avoir perdu de leur essence. Son œuvre s’est construit en dehors des catégories traditionnelles dans une expérimentation constante des matières les plus inattendues, créant aussi bien la surprise que, parfois, un léger dégoût.
Réalisée en 1972 à partir d’un amalgame de paille et de crottes de lapin, cette fragile créature appartient à une série de deux cent cinquante exemplaires produite en collaboration avec la Galerie Eat Art de Düsseldorf. Un lieu conçu par un autre artiste suisse et ami de Dieter Roth, Daniel Spoerri, et destiné aux recherches artistiques à partir d’éléments comestibles.
Par le motif du lapin, thème récurrent dans le répértoire iconographique de Roth, l’artiste attire l’attention sur les cycles de consommation et d’excrétion de l’animal pour aborder plus largement les notions de création et de décomposition dans l’art et dans la vie. À chacun de ses déplacements, Karnickelköttelkarnickel sème derrière lui quelques miettes de son volume rappelant ainsi l’éphémère de sa composition.
De nature organique ou minérale, la moisissure et l’évanescence des matériaux auxquels Dieter Roth recourt posent des questions fondamentales de conservation et symbolisent l’enjeu principal de ses objets. Bien que l’idée de confronter le collectionneur à la disparition de ses réalisations ait toujours plu à l’artiste, quarante ans plus tard celles-ci continuent d’évoquer son travail multidirectionnel sans avoir perdu de leur essence. Son œuvre s’est construit en dehors des catégories traditionnelles dans une expérimentation constante des matières les plus inattendues, créant aussi bien la surprise que, parfois, un léger dégoût.