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Cuno Amiet

Les Sabots, 1892
huile sur carton marouflé sur toile
25.0 x 33.0 cm
« J’ai été reçu à Pont-Aven par une robuste jeune Bretonne, souriante et amicale, proprement mise avec un large col blanc, portant sur la tête une coiffe blanche avec un ruban rouge », écrit Cuno Amiet le 11 juin 1892, quelques jours après son arrivée en Bretagne à Pont-Aven. Il y restera une année et les différents sujets qu’il y peint sont imprégnés de la province française : paysages ou portraits bretons, vues de la mer ou du village de Pont-Aven. Comme un contrepoint aux portraits des femmes de la région, Amiet choisit de représenter ici les attributs qui les caractérisent le mieux et poursuit cette quête d’authenticité propre aux artistes venus travailler en Bretagne.

Emblématique de la vie provinciale, la femme bretonne véhicule en effet des valeurs simples sans lien avec l’univers corrompu de la grande ville. En toute sobriété, cette nature morte présente ainsi des sabots et une coiffe bretonne. Dans un cadrage rapproché, Amiet s’intéresse aux objets pour leurs formes similaires et travaille la peinture dans sa matérialité, laissant la trace du pinceau s’inscrire dans la pâte colorée. Brossée par de larges touches fragmentées, cette peinture est en phase avec le travail des post-impressionnistes français. C’est également en 1892 qu’Amiet rencontre Émile Bernard qui « [lui] montre les premiers Van Gogh et qui, le premier, [lui] parle de Cézanne », explique-t-il.
Cuno Amiet, Les Sabots, 1892