Avec ses fenêtres à la française, closes et opaques, faites de verre acrylique aux reflets miroirs, Ugo Rondinone propose une œuvre dont le motif, surgi de la banalité, suscite cependant le mystère : que cache cette ouverture qui se refuse ? Formes simples et sobres, ces fenêtres à carreaux s’animent de couleurs et de jeux de textures, dans une dialectique de l’opacité et de la transparence.
Quelque chose d’obsessionnel et d’inquiétant se manifeste pourtant devant cette succession de baies condamnées. Le regard ne peut traverser la surface brillante des panneaux. Il rebondit sur les vitres obscures dont le reflet dévoile non plus un horizon extérieur et inconnu, mais le monde environnant. Le regard glisse et se trouve renvoyé à lui-même, et à ce qui l’entoure.
Ce n’est pas seulement la question de la visibilité qui est ici soulevée ; ces œuvres convoquent également des moments significatifs de l’histoire de l’art. Citant Marcel Duchamp et sa Fresh Widow (1920-1964), un ready-made d’une fenêtre miniature, Rondinone répond également de manière sculpturale et malicieuse à l’affirmation du célèbre théoricien et humaniste italien du XVe siècle, Leon Battista Alberti, qui compare la peinture à une fenêtre ouverte sur le monde extérieur. Les fenêtres d’Ugo Rondinone, indifféremment fermées, réfutent et contredisent cette interprétation, offrant à la place de la promesse d’un ailleurs le reflet du même.
Les œuvres de Rondinone s’accompagnent toujours d’un titre soigneusement choisi et fréquemment inspiré par la littérature, la musique ou la poésie et qui s’écrit selon des règles typographiques déterminées par l’artiste. L’intitulé de cette série de fenêtres renvoie aux poèmes hantés de Franz Wright, des textes empreints de grâce et d’angoisse.
Poésie et romantisme sont aussi présents chez le peintre Philipp Otto Runge, dont le projet de quatre tableaux sur Les Heures du jour trouve une réminiscence contemporaine dans l’évocation des moments cruciaux de la journée représentés par les quatre fenêtres.
Cependant, malgré toutes les pistes et citations que Rondinone disperse autour de son travail, un voile d’ombre persiste et, comme il le souligne lui-même : «Il s’agit d’un monologue. Ce n’est pas quelque chose qui doit être traduit pour le spectateur. Cela me procure une ligne directrice. Le spectateur dispose de symboles avec lesquels il peut créer sa propre histoire, mais déchiffrer mes intentions n’est pas nécessaire. C’est un peu comme Duchamp qui avait son propre monologue. Il l’a toujours laissé libre d’interprétation, et les gens ont alors simplement imaginé toutes sortes de choses autour de son travail. »
Quelque chose d’obsessionnel et d’inquiétant se manifeste pourtant devant cette succession de baies condamnées. Le regard ne peut traverser la surface brillante des panneaux. Il rebondit sur les vitres obscures dont le reflet dévoile non plus un horizon extérieur et inconnu, mais le monde environnant. Le regard glisse et se trouve renvoyé à lui-même, et à ce qui l’entoure.
Ce n’est pas seulement la question de la visibilité qui est ici soulevée ; ces œuvres convoquent également des moments significatifs de l’histoire de l’art. Citant Marcel Duchamp et sa Fresh Widow (1920-1964), un ready-made d’une fenêtre miniature, Rondinone répond également de manière sculpturale et malicieuse à l’affirmation du célèbre théoricien et humaniste italien du XVe siècle, Leon Battista Alberti, qui compare la peinture à une fenêtre ouverte sur le monde extérieur. Les fenêtres d’Ugo Rondinone, indifféremment fermées, réfutent et contredisent cette interprétation, offrant à la place de la promesse d’un ailleurs le reflet du même.
Les œuvres de Rondinone s’accompagnent toujours d’un titre soigneusement choisi et fréquemment inspiré par la littérature, la musique ou la poésie et qui s’écrit selon des règles typographiques déterminées par l’artiste. L’intitulé de cette série de fenêtres renvoie aux poèmes hantés de Franz Wright, des textes empreints de grâce et d’angoisse.
Poésie et romantisme sont aussi présents chez le peintre Philipp Otto Runge, dont le projet de quatre tableaux sur Les Heures du jour trouve une réminiscence contemporaine dans l’évocation des moments cruciaux de la journée représentés par les quatre fenêtres.
Cependant, malgré toutes les pistes et citations que Rondinone disperse autour de son travail, un voile d’ombre persiste et, comme il le souligne lui-même : «Il s’agit d’un monologue. Ce n’est pas quelque chose qui doit être traduit pour le spectateur. Cela me procure une ligne directrice. Le spectateur dispose de symboles avec lesquels il peut créer sa propre histoire, mais déchiffrer mes intentions n’est pas nécessaire. C’est un peu comme Duchamp qui avait son propre monologue. Il l’a toujours laissé libre d’interprétation, et les gens ont alors simplement imaginé toutes sortes de choses autour de son travail. »