Interrogeant continuellement les codes, les signes et les formes en provenance de son environnement quotidien, qu’ils soient fonctionnels ou purement décoratifs, avec Orologio V Carron avance à l’intérieur même des frontières entre l’original et la réplique. Puisant dans l’espace public, c’est le motif de l’horloge, telle que nous la rencontrons dans la rue ou à la gare, qui se voit ici conçu à une échelle monumentale et élevé au rang d’œuvre d’art indépendante de son contexte initial.

Son cadran brut à l’esthétique épurée, reprenant un crépi de façade, soulève la notion de reconstitution qui, chez Carron, consiste à refaire un objet sans pour autant le recréer dans sa pleine conformité. La méthode, tout comme la finalité de l’œuvre, se distingue de son modèle alors que la pratique artistique intègre directement la culture populaire à laquelle elle se réfère. Équipée d’un système mécanique, Orologio V donne ainsi l’heure d’une société qui avance, tout en maintenant certains symboles issus d’autres lieux et temporalités.