Le monochrome présente la possibilité de faire une peinture sans composition, sans motif, sans demi-teinte et sans tracé ; une peinture lisse, indépendante de son auteur, qui ne propose que sa couleur et sa matérialité. Ainsi, après de nombreuses années de recherches critiques autour de la pratique picturale, le monochrome fait naturellement son entrée dans le travail d’Olivier Mosset, alors qu’il s’établit aux États-Unis et que le néo-expressionnisme envahit les galeries.
En 1977 – et jusqu’en 1985 environ –, il s’approprie ce qu’il nomme l’objet-peinture monochrome, dont la tradition remonte aux premières avant-gardes du XXe siècle, et qui lui apparaît comme la solution la plus en adéquation avec sa quête d’une autonomie de la peinture. La pratique de la couleur en tant que pure donnée perceptuelle devient l’unique axe de son travail et ses tableaux clament en chœur que la peinture n’est pas un spectacle mais un fait : l’application d’une couleur sur une surface. Mosset veille à ce que tous les paramètres de ses monochromes – dimensions, format, ton – varient d’une toile à l’autre, afin de ne pas produire d’œuvres en série qui manifesteraient l’organisation d’un ensemble.
L’un de ses tableaux, curieusement, se démarque cependant plus que les autres. La toile jaune de 1979, en effet, est porteuse d’une adjonction singulière. Acquise par une collectionneuse new yorkaise, chez qui se sont retrouvés Mosset et Andy Warhol en 1985, cette œuvre est le fruit d’une collaboration spontanée et inattendue entre les deux artistes. À la suite des encouragements de leur hôtesse d’entreprendre un projet commun, Warhol – connu pour jouer de sa notoriété en signant compulsivement les œuvres d’autrui – s’est alors subitement levé pour apposer sa signature au bas de la toile. Par ce geste, iconoclaste et irrévérencieux, faisant fi de la souveraineté de l’artiste et du statut d’originalité de l’œuvre d’art, l’essence même de la toile a été modifiée. Poursuivant le questionnement sur la signature et l’anonymat mené par Mosset dès les débuts de sa carrière, cette usurpation par Andy Warhol renvoie l’artiste suisse à ses propres gestes appropriationnistes.
En 1977 – et jusqu’en 1985 environ –, il s’approprie ce qu’il nomme l’objet-peinture monochrome, dont la tradition remonte aux premières avant-gardes du XXe siècle, et qui lui apparaît comme la solution la plus en adéquation avec sa quête d’une autonomie de la peinture. La pratique de la couleur en tant que pure donnée perceptuelle devient l’unique axe de son travail et ses tableaux clament en chœur que la peinture n’est pas un spectacle mais un fait : l’application d’une couleur sur une surface. Mosset veille à ce que tous les paramètres de ses monochromes – dimensions, format, ton – varient d’une toile à l’autre, afin de ne pas produire d’œuvres en série qui manifesteraient l’organisation d’un ensemble.
L’un de ses tableaux, curieusement, se démarque cependant plus que les autres. La toile jaune de 1979, en effet, est porteuse d’une adjonction singulière. Acquise par une collectionneuse new yorkaise, chez qui se sont retrouvés Mosset et Andy Warhol en 1985, cette œuvre est le fruit d’une collaboration spontanée et inattendue entre les deux artistes. À la suite des encouragements de leur hôtesse d’entreprendre un projet commun, Warhol – connu pour jouer de sa notoriété en signant compulsivement les œuvres d’autrui – s’est alors subitement levé pour apposer sa signature au bas de la toile. Par ce geste, iconoclaste et irrévérencieux, faisant fi de la souveraineté de l’artiste et du statut d’originalité de l’œuvre d’art, l’essence même de la toile a été modifiée. Poursuivant le questionnement sur la signature et l’anonymat mené par Mosset dès les débuts de sa carrière, cette usurpation par Andy Warhol renvoie l’artiste suisse à ses propres gestes appropriationnistes.