Une foule citadine est venue subrepticement occuper un espace peu accessible du siège de la banque Pictet. Une paroi s’est peuplée de promeneurs absorbés, de visages qui contemplent un ailleurs indéfinissable, de silhouettes mouvantes moulées de tissus bariolés. Les murs ont été envahis de leurs gestes anodins, de leurs expressions malicieuses ou préoccupées et de tous ces regards qui nous emmènent vers un hors-champ inatteignable.
Ces immenses photographies couleur, contrecollées à même les cloisons, sont le résultat d’une commande passée par Pictet & Cie à Beat Streuli pour une installation in situ. Cet artiste suisse de renommée internationale arpente les rues des mégapoles du monde entier, de New York à Cape Town, de Zurich à Buenos Aires, pour en photographier les passants. Il capture leurs attitudes presque à leur insu, caché derrière un téléobjectif.
Les promeneurs urbains ne remarquent pas forcément sa présence. De déambulations en déambulations, il reconstitue le visage des villes, isolant dans la foule des individus dont il met en lumière les expressions, les rituels, le mouvement de corps affairés ou distraits. Chacune des situations est à la fois profondément unique et complètement quotidienne, banale et familière. En attente devant un feu rouge, aux carrefours animés, devant le bus, près d’une voiture, des touristes, adolescents, femmes d’affaires, ouvriers ou médecins. Leurs gestuelles dansantes sur une musique de couleurs dessinent une frise chorégraphique et multiethnique sur le mur.
Loin d’une analyse sociologique, Streuli photographie l’individu dans toute sa singularité, à l’opposé d’une attitude publicitaire dont il détourne les stratagèmes. Ses grands formats ne montrent pas de sourires artificiels et figés mais des attitudes naturelles. Il élude la théâtralité et le spectaculaire pour leur préférer la proximité des gestes spontanés et l’atmosphère d’ensemble. Selon une cadence subtilement étudiée, Beat Streuli nous suggère une histoire avec ces personnages, une histoire que chacun peut prolonger à sa guise. Dans les interstices de ses images, il ouvre sur un espace urbain prêt à être habité par notre imaginaire. Imperceptiblement, nous sommes peu à peu aspirés par les agissements de ces protagonistes anonymes. Et ils nous entraînent dans un face à face d’une proximité fascinante. Car eux, c’est aussi un peu nous.
Ces immenses photographies couleur, contrecollées à même les cloisons, sont le résultat d’une commande passée par Pictet & Cie à Beat Streuli pour une installation in situ. Cet artiste suisse de renommée internationale arpente les rues des mégapoles du monde entier, de New York à Cape Town, de Zurich à Buenos Aires, pour en photographier les passants. Il capture leurs attitudes presque à leur insu, caché derrière un téléobjectif.
Les promeneurs urbains ne remarquent pas forcément sa présence. De déambulations en déambulations, il reconstitue le visage des villes, isolant dans la foule des individus dont il met en lumière les expressions, les rituels, le mouvement de corps affairés ou distraits. Chacune des situations est à la fois profondément unique et complètement quotidienne, banale et familière. En attente devant un feu rouge, aux carrefours animés, devant le bus, près d’une voiture, des touristes, adolescents, femmes d’affaires, ouvriers ou médecins. Leurs gestuelles dansantes sur une musique de couleurs dessinent une frise chorégraphique et multiethnique sur le mur.
Loin d’une analyse sociologique, Streuli photographie l’individu dans toute sa singularité, à l’opposé d’une attitude publicitaire dont il détourne les stratagèmes. Ses grands formats ne montrent pas de sourires artificiels et figés mais des attitudes naturelles. Il élude la théâtralité et le spectaculaire pour leur préférer la proximité des gestes spontanés et l’atmosphère d’ensemble. Selon une cadence subtilement étudiée, Beat Streuli nous suggère une histoire avec ces personnages, une histoire que chacun peut prolonger à sa guise. Dans les interstices de ses images, il ouvre sur un espace urbain prêt à être habité par notre imaginaire. Imperceptiblement, nous sommes peu à peu aspirés par les agissements de ces protagonistes anonymes. Et ils nous entraînent dans un face à face d’une proximité fascinante. Car eux, c’est aussi un peu nous.