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Martin Disler

Tornado Tango, 1984
huile sur toile
240.0 x 195.0 cm
Tornado Tango de Martin Disler impose une intense expressivité, parfaitement à l’image de son titre. Superposition de gestes énergiques, coups de pinceau libérés, étirés dans les couches successives de matière, la peinture de grand format est empreinte de la force créative et singulière de l’artiste. À l’instar de son œuvre qui oscille sans cesse entre figuration et abstraction, elle laisse imaginer les membres d’une figure élancée, esquissée sur la moitié gauche de la composition.

Caractéristique de son travail des années 1980, Tornado Tango s’insert dans une série de toiles que Disler entreprend à la fin des années 1970, souvent de format monumental, et dans lesquelles on retrouve ses thèmes privilégiés comme l’amour, la mort, la peur et la sexualité. Envahies de larges tracés irréguliers qui s’enchevêtrent dans une puissante tempête chromatique, ses grandes peintures dégagent une atmosphère exacerbée de visions obsessionnelles de corps humains éclatés, enlacés, écartelés dans une danse charnelle véhémente.

Alors que les années 1980 sont marquées par un retour à la peinture et à la couleur, revendiqué notamment par les nouveaux fauves (représentés en Suisse par Miriam Cahn et Sonia Sekula), Disler incarne cette génération qualifiée de néo-expressionniste mais ne s’autoproclame pas pour autant membre d’un groupe. Questionnant et repoussant les limites physiques et psychiques de ses sujets, l’œuvre protéiforme de Disler témoigne d’une création tourmentée, orientée vers la recherche d’un monde intérieur dans lequel se confondent rêveries et hallucinations. Il y puise ses visions d’un univers en constantes torsions évoquant «une relation amoureuse entre l'artiste et les matériaux qu'il utilise». Disler nous livre, sans préméditation aucune et avec une générosité sans retenue, les méandres de son âme, jusque dans ses recoins les plus sombres.
Martin Disler, Tornado Tango, 1984