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Markus Raetz

Tout-Rien, 1999
laiton verni
8.5 x 87.5 x 7.2 cm
Dans l’œuvre de Markus Raetz s’articulent de nombreux jeux linguistiques. Les titres Zeemansblik, nothing is Lighter Than Light, no W Here montrent cette multiplication de la signification des mots, lorsque le sens bascule, s’annule ou comporte une double acception.

L’artiste conçoit certaines œuvres sur la base de mots écrits en trois dimensions, dont la possible lecture est toujours conditionnée par le déplacement du spectateur. Tout-rien, todo-nada, oui-non, yes-no, ceci-cela, same-same : lentement, l’œuvre de Raetz apprend à celle ou celui qui regarde à se déplacer dans l’espace et à changer de point de vue pour découvrir une vérité différente. De l’autre côté d’un « tout » se trouve le « rien » opposé, une contradiction en simultané qui paradoxalement est impossible à observer simultanément. De la disparition d’un mot dépend l’apparition d'un autre et entre les deux surgit un monde de signes abstraits dont le sens reste opaque. Par ce jeu, Raetz introduit le doute sur la stabilité des phénomènes qui émergent devant les yeux et notre perception s’en trouve constamment stimulée et changée.

Une multitude de possibilités visuelles existe entre une tête et une figure abstraite, entre Beuys et son lièvre, entre oui et non et tout ou rien. Max Wechsler résume ainsi la démarche de l’artiste : « Un art orienté à la recherche du sens qui conduit inévitablement à un sentiment de vide verbal et mental – bienfaisant mais inéluctable. On peut essayer de chercher refuge dans des « significations » et « contenus » jusqu’à ce que l’on soit finalement obligé d’admettre que le sens de cet art ne vise pas le « contenu » manifeste mais qu’il acquiert surtout sa « signification » en explorant les conditions de l’œuvre d’art elle-même et le mécanisme de ses effets. L’œuvre de Raetz nous transporte dans un espace d’images qui renverse – non sans humour – notre recours naïf à la vision comme confirmation de la réalité. »
Markus Raetz, Tout-Rien, 1999