Encadré par un horizon montagneux et un liseré d’herbe au premier plan, une baie maritime se découvre à travers les effets de brume d’une pluie passagère. Longtemps relégué à l’arrière des compositions, le paysage devient dès 1910 un genre à part entière dans la production de Félix Vallotton. Il s’y consacre jusqu’à sa mort et en réalise une quarantaine par année.
Comme toutes ses descriptions de panoramas, Un grain, baie de Seine résulte de l’utilisation de différents documents visuels tels que des esquisses, des photographies ou des cartes postales. Généralement, Vallotton ne traduit sur la toile que la synthèse de ses diverses observations et approches. « Je commence un paysage de Honfleur, vu en mai, cela m’intéresse, et [il] peut être fructueux de voir ce que devient une impression vieille de trois mois ; peut-être l’essentiel en demeurera-t-il », explique-t-il dans son journal, deux ans avant la réalisation de la toile. Le paysage devient «composé », notion qu’il théorise en 1918 dans son Livre de raison. Il s’agit de vues réalisées de mémoire, reconstituées dans son atelier et qui ne s’embarrassent d’aucun détail anecdotique. La nature qu’il évoque ici est le fruit d’une construction mentale autour d’un paysage de Honfleur, région de Normandie que Vallotton affectionne.
Un grain, baie de Seine se présente selon une composition de plans parallèles qui se déroulent dans l’horizontalité. Les tons gris-bleu dominent, rehaussés par des nuances de mauve et éclairés par la mince bande d’herbe d’un vert vif et éclatant, un coloris récurrent chez Vallotton. Ces teintes sont animées par un voilier et une barque, seule suggestion d’une profondeur au milieu d’aplats de couleur. « Par moments, j’envisage la grisaille, car l’abondance de la palette mène à la dispersion, à la cohue et aux hasards, ce que je déteste le plus», écrit-il. En réponse à l’omniprésence du gris dans la toile, une percée dans les nuages offre au regard une échappée sur un bleu ciel intense.
Comme toutes ses descriptions de panoramas, Un grain, baie de Seine résulte de l’utilisation de différents documents visuels tels que des esquisses, des photographies ou des cartes postales. Généralement, Vallotton ne traduit sur la toile que la synthèse de ses diverses observations et approches. « Je commence un paysage de Honfleur, vu en mai, cela m’intéresse, et [il] peut être fructueux de voir ce que devient une impression vieille de trois mois ; peut-être l’essentiel en demeurera-t-il », explique-t-il dans son journal, deux ans avant la réalisation de la toile. Le paysage devient «composé », notion qu’il théorise en 1918 dans son Livre de raison. Il s’agit de vues réalisées de mémoire, reconstituées dans son atelier et qui ne s’embarrassent d’aucun détail anecdotique. La nature qu’il évoque ici est le fruit d’une construction mentale autour d’un paysage de Honfleur, région de Normandie que Vallotton affectionne.
Un grain, baie de Seine se présente selon une composition de plans parallèles qui se déroulent dans l’horizontalité. Les tons gris-bleu dominent, rehaussés par des nuances de mauve et éclairés par la mince bande d’herbe d’un vert vif et éclatant, un coloris récurrent chez Vallotton. Ces teintes sont animées par un voilier et une barque, seule suggestion d’une profondeur au milieu d’aplats de couleur. « Par moments, j’envisage la grisaille, car l’abondance de la palette mène à la dispersion, à la cohue et aux hasards, ce que je déteste le plus», écrit-il. En réponse à l’omniprésence du gris dans la toile, une percée dans les nuages offre au regard une échappée sur un bleu ciel intense.