Les actions éphémères de Roman Signer requièrent une préparation minutieuse, dont la durée est inversement proportionnelle à la fugacité de leur exécution et de leur disparition. Ces interventions dans le temps et l’espace se construisent à l’aide de divers éléments et objets – un corpus qui lui est propre depuis de nombreuses années, composé de kayaks, de bottes en caoutchouc, de ballons, de tables, de seaux, de parapluies, de câbles ou encore de vélos.
À ces objets du quotidien s’ajoutent les éléments naturels que sont l’eau, le vent ou la force de gravitation, mais aussi des pétards et des fusées: «J’ai à disposition certains éléments et je peux les combiner les uns avec les autres. La fusée peut s’associer avec du sable ou de l’eau, le parapluie avec le ballon, etc. C’est comme un langage, avec une multitude de combinaisons. Et je tiens à jouer avec le même vocabulaire, en essayant d’être rigoureux. »
Celui qui se décrit comme un « physicien émotionnel » met à profit ces différents composants – qui constituent son matériau brut, à l’instar du sculpteur traditionnel transformant la glaise ou taillant le marbre – afin de composer des œuvres qui interrogent le sens commun : où a disparu la voiture dont il ne reste que les quatre roues au beau milieu d’une route de campagne, à qui est destiné ce réveil voguant sur l’eau, quel sens donner à ce carré dessiné sur la neige à l’aide de quatre bouteilles de vin rouge, ces bottes abandonnées par leur propriétaire en pleine rivière vont-elles résister longtemps à la puissance du courant ?
Roman Signer conçoit des scénarios incongrus qui naissent de la rencontre entre forces de la nature et objets du quotidien et s’animent avec humour dans des actions narratives, sorte de métaphores de l’absurdité de la vie. Au moyen de calculs précis, l’artiste prépare des installations qui paradoxalement vont échapper à son contrôle pour produire leur effet. L’accident qui surgit ou semble sur le point de surgir donne ainsi le sentiment que l’existence des choses est irrémédiablement emportée par le flux d’un temps qu’il serait illusoire de vouloir retenir.
Les actions de l’artiste se déroulent d’ailleurs dans trois temporalités différentes : la préparation, en amont, l’action proprement dite, puis le résultat de celle-ci. À travers elle, Signer révèle des aspects du monde environnant auxquels nous prêtons peu d’attention, comme le poids de la neige ou la puissance d’une chute d’eau, tout en reflétant l’insignifiance de nos agitations quotidiennes, si vite évanouies, et la vanité de notre aspiration à dominer le monde. En cela, son travail se fait existentiel.
À ces objets du quotidien s’ajoutent les éléments naturels que sont l’eau, le vent ou la force de gravitation, mais aussi des pétards et des fusées: «J’ai à disposition certains éléments et je peux les combiner les uns avec les autres. La fusée peut s’associer avec du sable ou de l’eau, le parapluie avec le ballon, etc. C’est comme un langage, avec une multitude de combinaisons. Et je tiens à jouer avec le même vocabulaire, en essayant d’être rigoureux. »
Celui qui se décrit comme un « physicien émotionnel » met à profit ces différents composants – qui constituent son matériau brut, à l’instar du sculpteur traditionnel transformant la glaise ou taillant le marbre – afin de composer des œuvres qui interrogent le sens commun : où a disparu la voiture dont il ne reste que les quatre roues au beau milieu d’une route de campagne, à qui est destiné ce réveil voguant sur l’eau, quel sens donner à ce carré dessiné sur la neige à l’aide de quatre bouteilles de vin rouge, ces bottes abandonnées par leur propriétaire en pleine rivière vont-elles résister longtemps à la puissance du courant ?
Roman Signer conçoit des scénarios incongrus qui naissent de la rencontre entre forces de la nature et objets du quotidien et s’animent avec humour dans des actions narratives, sorte de métaphores de l’absurdité de la vie. Au moyen de calculs précis, l’artiste prépare des installations qui paradoxalement vont échapper à son contrôle pour produire leur effet. L’accident qui surgit ou semble sur le point de surgir donne ainsi le sentiment que l’existence des choses est irrémédiablement emportée par le flux d’un temps qu’il serait illusoire de vouloir retenir.
Les actions de l’artiste se déroulent d’ailleurs dans trois temporalités différentes : la préparation, en amont, l’action proprement dite, puis le résultat de celle-ci. À travers elle, Signer révèle des aspects du monde environnant auxquels nous prêtons peu d’attention, comme le poids de la neige ou la puissance d’une chute d’eau, tout en reflétant l’insignifiance de nos agitations quotidiennes, si vite évanouies, et la vanité de notre aspiration à dominer le monde. En cela, son travail se fait existentiel.