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Miriam Cahn

1949
Essentiellement peintre et dessinatrice, Miriam Cahn accède rapidement à la notoriété, après avoir suivi les enseignements de la Gewerbeschule de Bâle de 1968 à 1973. La Kunsthalle de sa ville natale lui consacre une première exposition individuelle en 1983. L’année suivante, elle représente la Suisse à la Biennale de Venise et expose ensuite régulièrement son œuvre dans différentes institutions européennes et internationales. Elle vit et travaille aujourd’hui entre Bâle et le Val Bregaglia, dans le canton des Grisons.

Son univers esthétique, à la fois fascinant et déconcertant, est peuplé de présences indistinctes, d’êtres fantomatiques, de plantes hybrides, d’animaux ou de visages androgynes nimbés d’un halo intense. Les énigmes qui se jouent dans ses scènes esquissées se teintent d’allusions sexuelles, de revendications féministes, mais aussi de peur et de violence, notamment à travers la sombre évocation des conflits armés qui ont émaillé le XXe siècle finissant et le début du XXIe siècle.

Libérée de tout raisonnement trop pragmatique, sa démarche artistique, instinctive et visionnaire, est fondée sur la subjectivité, l’association libre et la charge émotionelle qui préside à l’acte de création. Alternant la couleur et le noir et blanc, Miriam Cahn se déplace de manière fluide entre les styles et les médiums – photographie, dessin, peinture, collage – qu’elle fait ensuite dialoguer sans hiérarchie aucune dans des accrochages denses qu’elle prépare minutieusement, constitués d’ensembles d’œuvres de formats, de techniques et d’époques variés. Rien n’est décoratif, ni superficiel, chez Miriam Cahn, tout se charge d’une essence étrange et persistante qui semble hanter ses images, comme irradiées d’une énergie incandescente. Son œuvre complexe et affranchie de toute concession nous confronte avec les facettes obscures de notre condition humaine.