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Charles Rollier

1912 - 1968
Né à Milan en 1912 dans une famille italienne d’origine suisse, Charles Rollier étudie la peinture à l’Académie des beaux-arts de Brera. Entre Genève et Paris, où il séjourne dès la fin des années 1930, Rollier se lie d’amitié avec de nombreux artistes – Alberto Giacometti, Jean Bazaine ou encore Nicolas de Staël – mais il reste en marge des groupes et des courants. Si l’on peut qualifier son travail d’art informel, Rollier a dénié tous les qualificatifs et plus particulièrement celui de peintre abstrait.

Ses premières œuvres sont figuratives, mais tendent déjà vers une simplification de la forme et une émancipation de la couleur, empruntant à la déconstruction cubiste et aux touches cézaniennes. Au milieu des années 1950, un tournant s’opère et ouvre la période dite des « broussailles ». Le mouvement s’amplifie, le dessin est griffé, lacéré, traversant l’espace pictural avec spontanéité.

Ce changement s’accompagne d’un chemin personnel, mené par les lectures spirituelles de l’artiste et révélé par une voix intérieure. Passionné par la pensée bouddhiste zen et les philosophies non-occidentales, son œuvre ne cessera de chercher à établir un lien entre l’art et la spiritualité autour de la figure centrale de la femme – perçue par Rollier comme intermédiaire entre l’homme et le divin.

Dès le milieu des années 1960, le trait se contorsionne dans des couleurs vives à l’aide d’une matière liquide et légère. C’est la période des « ondoiements ». Envoûtante, la peinture de Rollier traduit une présence de la figure féminine, donneuse de vie et source de l’énergie vitale, en dehors de toute représentation triviale. Libérée de tout modèle, elle a suivi ses propres aspirations mystiques dans une pleine authenticité qui invite à une profonde réflexion sur le dépassement de la figuration.

Peintre contemplatif et philosophe, l’artiste a tenu un journal dans lequel il décrit son travail comme ses pensées. S’il conserve une identité à part, inclassable et parfois méconnue, Rollier a régulièrement exposé en Suisse et à l’étranger à partir de 1953. Il est l’un des représentants de la Suisse à la Biennale de Venise de 1958. Une importante rétrospective lui est consacrée en 1969 au Musée Rath.