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Niki de Saint Phalle

1930 - 2002
Niki de Saint Phalle, de son vrai nom Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, n’aime pas se définir comme « artiste », mais comme « réalisateur de rêve ». Par le biais de ses peintures, de ses sculptures et de ses films, Saint Phalle cherche à mettre en œuvre un rêve artistique singulier, celui de donner voix à un autre type de féminité que celle défendue par les normes sociales.

Née dans une famille aristocratique française, qui perd sa fortune à la suite du krach boursier de 1929, Niki de Saint Phalle passe les premiers trois ans de sa vie en France, chez ses grands-parents paternels. « Féministe à l’âge de douze ans », elle se révolte contre les rôles prescrits et se voit renvoyée de l’école religieuse new-yorkaise qu’elle fréquente. Après une adolescence troublée par des tensions familiales et un père abusif, Saint Phalle travaille comme mannequin et épouse l’écrivain américain Harry Mathews en 1950.

Quelques années après la naissance de son premier enfant, elle est internée dans une clinique de Nice pour une dépression nerveuse. Elle y ressent le besoin de créer et commence à ramasser des brindilles, des cailloux, de l’herbe et d’autres objets dont elle se sert pour réaliser ses premiers « collages ». Son affinité pour l’assemblage reviendra dans sa pratique ultérieure.

De son œuvre prolixe et polyvalente, c’est plutôt sa série des Tirs des années 1960 qui lui confère la notoriété. Après avoir quitté son mari, elle se consacre entièrement à sa pratique artistique et, soutenue par Jean Tinguely – qui deviendra par la suite son époux –, intègre le groupe des Nouveaux Réalistes, dont elle est la seule femme.

Graduellement, le monde artistique de Saint Phalle se décline uniquement au féminin. Ses Mariées et ses Nanas dévoilent des guerrières de proportions monumentales qui s’emparent du monde d’une manière ludique, manifestant « un certain désir d’écraser le sexe mâle dans cette société qu’il domine ».

Pour Saint Phalle, le monde est dorénavant rond, courbe, ondulé, « le monde est un sein ». Sans adopter un discours militant, comme celui des féministes américaines, le travail de Saint Phalle révèle un désir de s’exprimer soi-même en profondeur, tout en questionnant la condition de la femme dans le monde d’aujourd’hui.