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Alexandre Calame

Cascade de la Handeck, 1839
huile sur toile
130.0 x 98.5 cm
En 1835, Lady Osborne commande à Alexandre Calame une vue de la cascade de la Handeck. Pour honorer cette demande, l’artiste se rend dans cette région sauvage et reculée de Suisse, située dans les vallées supérieures des Alpes. Entre 1835 et 1839, afin de réaliser les études sur le motif qui l’aideront à composer ce tableau, il séjourne à deux reprises dans un chalet de l’Oberland bernois.

Cette somptueuse région, archétype du paysage helvétique héroïque, lui inspirera son chef-d’œuvre le plus connu et le tableau qui fit sa gloire: Orage à la Handeck, une œuvre de 1839, réalisée la même année que l’huile commandée par Lady Osborne.

L’aristocrate Irlandaise est l’une des premières admiratrices et clientes importantes de Calame et lui permet d’entrer dans les cercles de la haute société européenne et américaine. Lady Osborne s’est prise d’affection pour les majestueux paysages suisses et souhaite que Calame lui offre une peinture de la spectaculaire et fameuse cataracte dont les flots abondants jaillissent avec force et éclat.

La Cascade de la Handeck s’inscrit dans un format vertical, avec une composition symétrique en V et présente une vue plongeante sur l’une des plus exceptionnelles cascades suisses, donnant au spectateur une vertigineuse impression de chute au cœur du précipice. Calame dépeint une contrée âpre et dure de roches incisives et de maigres sapins que seules les eaux tumultueuses de la Handeck animent de leur impétuosité.

Outre la description naturaliste du paysage, notamment le soin tout particulier apporté à la représentation des brumes surgies des gorges en ébullition, Calame travaille minutieusement ses effets de lumière. Afin d’accentuer la dramaturgie de la scène, qui oscille entre la masse sombre et menaçante des nuages annonciateurs d’orage et l’explosion étincelante qui bondit du creux de la montagne, il construit des oppositions nettes et théâtrales, en écho aux éclairages imprévisibles de cette montagne tourmentée et peu accueillante.

Dans le plus bel esprit romantique, l’artiste capte la quintessence d’un paysage grandiose, où la nature indomptée par l’homme a préservé toute sa rudesse. Seul témoignage d’une activité humaine, le petit pont de bois et les minuscules promeneurs qui surplombent les gorges paraissent bien fragiles face à la majesté des éléments du paysage et à une vallée en effervescence dont jaillit un torrent en furie.
Alexandre Calame, Cascade de la Handeck, 1839