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Jean Arp

Concrétion humaine sur coupe, 1948
bronze
59.5 x 65.0 x 52.5 cm
Jean Arp a déjà quarante-trois ans lorsqu’il entreprend de travailler la sculpture en ronde-bosse. Dans un processus de condensation et de solidification, il transforme les reliefs en bois colorés réalisés auparavant en des «Concrétions », dénomination qu’il utilise dès 1933 pour ses sculptures. L’artiste crée des formes nouvelles qui établissent des correspondances entre des mondes hétérogènes, où l’organique côtoie le minéral. « Nous voulons produire comme une plante qui produit un fruit et non pas reproduire », explique-t-il.

Bien que d’apparence parfaitement abstraite, Concrétion humaine sur coupe renvoie à des éléments reconnaissables. La sculpture, détachée des limitations physiques d’une peinture bidimensionnelle, offre l’entièreté de son volume arrondi au spectateur. Au gré des différents points de vue adoptés, les évocations suscitées se multiplient et les images se métamorphosent. Ainsi, les courbes souples de ce bronze lisse dessinent simultanément des formes anthropomorphiques et végétales. Ces rondeurs semblent résulter d’une puissance intérieure poussant vers l’extérieur, révélatrices d’énergies sous-jacentes. À cette fluidité des contours du volume supérieur répondent les arêtes nettes et la surface plane de la coupe qui tient lieu de base. « Tout ce qui est, est Concrétion, donc aussi l’art, seulement l’art voudrait s’éloigner de la nature, et cette séparation, cette tragique scission, je la qualifie d’humaine. »

La nature représente pour Arp un idéal à atteindre par le truchement de l’intellect. Il s’intéresse aux mécanismes de naissance, de développement, de dégénérescence propres à cette dernière et assimile le processus créatif humain au mouvement de croissance de la nature. Cependant, il s’interdit toute copie des formes naturelles. Dans ses Concrétions, c’est bien la créativité artistique – et donc humaine – qui est à l’œuvre.
Jean Arp, Concrétion humaine sur coupe, 1948