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Édouard Vallet

Petit Paysage, 1926
huile sur toile
46.0 x 33.5 cm
Tout au long de sa vie, Édouard Vallet retranscrit en peinture les lieux où il réside. D’abord avec Genève, son animation citadine, sa campagne, et ensuite avec le Valais, ses vallées et ses montagnes. Si ses premiers panoramas reflètent un style marqué par le « pleinairisme » (travail en plein air) de Barthélemy Menn, sa peinture s’individualise à son retour d’Italie et surtout lors de ses contacts répétés avec le Valais.

De l’école genevoise, Vallet retient l’importance de l’activité en extérieur, nécessaire à la compréhension réaliste de la nature. De l’Académie, il a reçu la conviction de la nécessité de travailler l’esquisse. Par souci de réunir harmonie et équilibre dans ses compositions, il multiplie les dessins préparatoires – dont environ deux mille sont conservés aujourd’hui – avant d’élaborer des toiles qu’il simplifie et dépouille de tous détails inutiles.

Ces deux vues sont des variations autour d’une même composition représentant les arbres de son verger à Cressy, près de Genève. Petit paysage évoque les éclats automnaux d’une fin d’été colorée tandis que Le Verger en mars, réalisé un an plus tard, reprend le même sujet dans sa version hivernale avec une lumière qui semble annoncer le printemps.

Dans chacune des peintures, des arbres isolés se dressent au premier plan d’un bosquet et leurs ombres s’étirent sur le sol de la même manière. Vallet joue sur les effets de deux saisons différentes, dans une représentation symbolique des cycles de la nature. D’une part, des couleurs terreuses et, de l’autre, des teintes vives et chatoyantes expriment les infinies mutations de la végétation au cours du temps. Dans l’agencement des arbres, Vallet crée une géométrie poétique qui insiste sur la répétition de mêmes motifs. Il met ainsi en valeur les lignes sinueuses d’une nature dessinée par des broussailles fauves, des arbres aux contours élancés et l’ondulation des ombres. En outre, les troncs cernés de traits sombres rappellent que, derrière le peintre, le graveur n’a cessé de produire des œuvres de grande qualité.
Edouard Vallet, Petit Paysage, 1926