Depuis 1992, le clown est une figure clé dans l’œuvre d’Ugo Rondinone qui débute sa carrière en se déguisant régulièrement sous les traits de ce personnage fantasque et haut en couleur. Alter ego de l’artiste, il fait ensuite des apparitions incessantes tant dans ses performances, ses installations, ses vidéos et ses polaroïds que dans des sculptures en cire de taille humaine. Comme le souligne Rondinone, le clown tire son origine de la figure du bouffon qui est une pure invention de la haute noblesse destinée à combler l'ennui et la morosité de la cour. Son rôle est de distraire sans cesse un public insatiable et dévoreur.
D’autres artistes du XXe siècle se sont appropriés la figure du clown et son potentiel métaphorique d’auto-représentation, tels que Roni Horn, Maurizio Cattelan ou encore Cindy Sherman. Mais, chez Rondinone, la figure du clown semble peu à peu utilisée comme un moyen d'exprimer un sentiment mélancolique de perte de liberté créatrice. S’il apparaît dans un premier temps débordant d’énergie et d’humour, il se présente progressivement attristé, l’air abattu et épuisé. Il se matérialise en mannequin dodu affalé sur le sol, léthargique et usé. Déconnecté de ses références habituelles, le spectateur éprouve un sentiment de malaise face à cette figure inanimée et silencieuse, comme si sa propre présence était devenue obsolète et inutile, puisque le spectacle semble fini.
Fatigué de faire rire l’assemblée, le clown affligé non seulement fonctionne comme une effigie de l'artiste moderne et de son destin tragique d’amuseur public, mais permet également à Rondinone d’évoquer de manière plus générale la revendication assumée du refus de répondre aux désirs et aux attentes d’autrui. Dans still, le clown a ôté ses vieux godillots usés et les a laissés au vestiaire. Il sème le trouble et nous tient en suspens. Est-ce qu’il va revenir ou s’en est-il allé définitivement ?
D’autres artistes du XXe siècle se sont appropriés la figure du clown et son potentiel métaphorique d’auto-représentation, tels que Roni Horn, Maurizio Cattelan ou encore Cindy Sherman. Mais, chez Rondinone, la figure du clown semble peu à peu utilisée comme un moyen d'exprimer un sentiment mélancolique de perte de liberté créatrice. S’il apparaît dans un premier temps débordant d’énergie et d’humour, il se présente progressivement attristé, l’air abattu et épuisé. Il se matérialise en mannequin dodu affalé sur le sol, léthargique et usé. Déconnecté de ses références habituelles, le spectateur éprouve un sentiment de malaise face à cette figure inanimée et silencieuse, comme si sa propre présence était devenue obsolète et inutile, puisque le spectacle semble fini.
Fatigué de faire rire l’assemblée, le clown affligé non seulement fonctionne comme une effigie de l'artiste moderne et de son destin tragique d’amuseur public, mais permet également à Rondinone d’évoquer de manière plus générale la revendication assumée du refus de répondre aux désirs et aux attentes d’autrui. Dans still, le clown a ôté ses vieux godillots usés et les a laissés au vestiaire. Il sème le trouble et nous tient en suspens. Est-ce qu’il va revenir ou s’en est-il allé définitivement ?
