Présentées lors de la rétrospective consacrée à l’artiste à l’Aargauer Kunsthaus en 2016, ces trois peintures appartiennent à l’œuvre de maturité de Karl Ballmer, qui demeure toujours tributaire de sa période formatrice auprès de l’avant-garde artistique hambourgeoise des années 1920 et 1930.

Avant même de devenir membre de la Sécession de Hambourg en 1929, Ballmer visite régulièrement les expositions annuelles du groupe qui accueillent également les œuvres des artistes modernes les plus importants de l'époque (comme Paul Klee, Pablo Picasso, Wassily Kandinsky, Giorgio De Chirico ou encore Georges Braque), offrant une vitrine des récentes tendances artistiques. À la fin des années 1920, Ballmer fait partie des jeunes peintres qui développent sous l'influence du travail d'Edvard Munch un nouveau langage pictural.

Caractérisées par un jeu de couleurs restreint souvent dominé par des nuances de bleu et de gris, ses compositions s’apparentent à des résumés sommaires de personnages et de paysages aux contours arrondis.

Mi-figures, mi-objets, oscillant entre formes planes et volumes, les personnages de Zwei Paradiesfiguren (Deux figures du paradis) conversent avec retenue. Caractérisés par une forte condensation, ils semblent à la fois se détacher de l’espace pictural et se confondre avec leur environnement, incarnant des êtres hybrides dont la matérialité se dérobe.