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Thomas Hirschhorn

1957
De sa formation de graphiste, Thomas Hirschhorn a gardé le goût de créer à partir de photographies, de textes et de formes dans un certain ordre assemblés. De même, il a conservé le besoin de transmettre un message à travers ses œuvres, lequel n’est plus conditionné par des impératifs commerciaux ou les exigences d’un commanditaire.

Ses matériaux de prédilection – carton, feuille d’aluminium, scotch de carrossier, feuille de papier, plexiglas – sont aussi banals et éphémères que facilement accessibles. Leur enchevêtrement, avec des coupures de presse et des vidéos issues du téléjournal, dessine la cartographie d’une dénonciation, celle de la surconsommation, du gaspillage des images, de l’indifférence face à la violence. Ici, la dimension politique rejoint la dimension esthétique et le travail artistique prend la forme d’un engagement au monde et d’une implication dans le réel.

Débordants, hybrides, cacophoniques, précaires, proliférants, les collages visuels et conceptuels de Thomas Hirschhorn, entre sculptures et installations, envahissent l’espace mental et physique du spectateur, ce dernier étant pris à partie par l’immédiateté du propos, et déstabilisé par la brutalité des images.

Entre répulsion et fascination, l’art de Hirschhorn provoque des sentiments antagonistes dont le but affiché est d’extraire le spectateur de sa torpeur. L’artiste s’empare à dessein d’images et de sujets dont il sait qu’ils susciteront l’aversion ; lorsqu’il emplit les espaces d’exposition de ces images ad nauseam, il cherche à attiser avec force et violence une prise de conscience chez le regardeur.