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Thomas Hirschhorn

Ruins Ahead, 2016
carton, papier imprimé, scotch adhésif, pièces de monnaie, triptyque
240.0 x 480.0 cm
Trois panneaux, mesurant au total près de 5 mètres de long, constituent l’imposant collage Ruins Ahead de Thomas Hirschhorn. Fidèle à sa démarche, l’artiste recourt à des matériaux très simples tels que carton, scotch et papier, pour créer la vue d’une façade bombardée. Au loin, des ruines de toutes périodes confondues se profilent sous une pluie de pièces de centimes d’euros.

La compilation d’édifices à moitié effondrés évoque l’histoire – celle d’hier, d’aujourd’hui et de demain – marquée par ses constructions et destructions successives. Le spectateur, comme piégé dans l’espace intérieur d’un salon, aperçoit les décombres et devient témoin de ce chaos. Seul vestige encore au mur, le tableau d’une Madone à l’Enfant contrebalance ici la violence perceptible par la trouée d’un obus. Pour Hirschhorn, la ruine a une signification complexe et variée qui renvoie aux désastres naturels et humains, politiques ou économiques, accidentels ou intentionnels, mais qui symbolise avant tout un lieu déserté, déshumanisé et intemporel.

Le thème de la ruine se trouve au cœur d’un plus large corpus de collages (Beyond the Ruins, A Ruin Is a Ruin, It Is Now in Ruins) entrepris par Hirschhorn depuis 2016. En assemblant des lieux de provenance, d’époque et de valeur éloignées, l’artiste accentue et interroge ses différentes formes. Collages visuels ou paysages reconstitués d’une réalité tragique, l’artiste engagé nous livre sa vision de l’état du monde.

« Ce qui importe c’est qu’aucune ruine n’est “innocente”. Toutes les ruines se présentent au-delà de leur temps et de leur localisation – une ruine est universelle et intemporelle » (Thomas Hirschhorn).
Thomas Hirschhorn, Ruins ahead, 2016