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Christian Marclay

1955
Manipulateur de sonorités, plasticien de la musique, Christian Marclay joue du visuel comme de notes à arranger sur une partition. Son œuvre polymorphe se développe généralement à partir d’objets récupérés ou de détritus sonores : haut-parleurs, vinyles, pochettes de disques, cassettes audio et vieux téléphones sont manipulés, parfois fragmentés puis recollés pour en superposer les occurrences auditives ou visuelles. À partir de ces matériaux, Marclay compose des œuvres qui se situent aussi bien dans les domaines de la performance acoustique, de l’installation, de la vidéo, que de la photographie ou du collage.

Originaire de Suisse, mais né en Californie, Christian Marclay passe toute sa jeunesse à Genève où il étudie à l’École supérieure d’art visuel. Il quitte cette ville pour suivre l’enseignement du Massachusetts College of Art à Boston puis s’installe à New York en 1977. Il y découvre la musique expérimentale et les performances, deux médiums qu’il se plaît à entremêler. Au lieu de pallier sa méconnaissance du solfège, il décide que la maîtrise d’un instrument n’est plus nécessaire pour être musicien et, dès 1979, il adopte ce qui sera l’outil de ses actions musicales : le tourne-disque.

Influencé par la liberté d’expression du mouvement Fluxus et l’énergie du punk rock, Marclay devient un pionnier dans l’usage instrumental des platines vinyles pour créer des collages sonores; il précède l’avènement du scratching et des disques-jockeys, qui apparaissent au début des années 1980. Dans ces mêmes années, ses premières œuvres présentent des vinyles morcelés puis réassemblés pour former un objet livré ensuite au tourne-disque pour une interprétation improvisée et cacophonique. Et si ses collages audio-visuels parfois très sophistiqués évoquent l’appropriationnisme, la pop culture et bien sûr le sampling, «ses performances opèrent une véritable brèche dans l’espace des stratégies artistiques des années 80, dominées par le visuel, le publicitaire et le devenir-objet de l’art», comme le souligne Lionel Bovier.

Christian Marclay est honoré par le Prix Meret Oppenheim 2009 pour l’ensemble de sa carrière et expose l’année suivante au Whitney Museum de New York. Il remporte le Lion d’Or du meilleur artiste lors de la Biennale de Venise de 2011, pour The Clock, son film performance de vingt-quatre heures qui calibre un temps fictif sur le temps réel. En 2015, le Kunsthaus d'Aarau et la Galerie Paula Cooper à New York lui consacrent simultanément une exposition qui présente Surround Sounds (2015), nouvelle animation vidéo immersive qui déjoue l’absence de son en prenant possession de l’espace.