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Karim Noureldin

1967
Formé à la Haute école d’art de Zurich (1988-1990), sa ville natale, puis à la Haute école d’art et de design de Bâle (1990-1994), Karim Noureldin séjourne ensuite plusieurs années à New York avant de revenir s’établir en Suisse. Attiré par sa rapidité d’exécution et sa simplicité matérielle, c’est dans la technique du dessin qu’il trouve son moyen d’expression privilégié.

Les dessins de Noureldin sont créés à main levée, à l’aide parfois d’une règle, dans une approche totalement intuitive devenue reconnaissable, entre autres, à la superposition de traits hachurés au crayon, parallèles, en croix, en vagues ou en cercles concentriques. Offrant texture et profondeur à ses formes abstraites, la technique de remplissage minutieuse et chronophage de Noureldin diffère considérablement d’un coloriage uniforme.

Intéressé depuis toujours par l’architecture et l’environnement urbain, Noureldin cherche avant tout à créer un sentiment d’espace par la trajectoire de ses lignes. Puis, très vite, il intègre ses propres dessins à l’espace existant, comme à Brooklyn où il recouvre les murs de son atelier de plus d’un millier de feuilles, Untitled (1058 drawings), 1994-1997. Monumental ou de petit format, in situ le long des façades ou au sol, le travail créatif de Noureldin se marie au lieu qu’il habite, le transforme avec une facilité prodigieuse et une énergie puissante.

Tout en évoquant la pratique du wall drawing développée par Sol LeWitt (1928-2007) à la fin des années 1960, les peintures murales de Noureldin se déploient comme des structures autonomes qui interrogent le rapport entre fond et forme, entre espace architectural et pictural, sans répondre à aucune autre règle préétablie. Empreintes d’intuition et d’une grande précision, ses lignes amènent délibérément la variation des motifs pour échapper à toute forme de symétrie stricte.

MISR rassemble des dizaines de photographies prises par Karim Noureldin au Caire où il a séjourné dans le cadre d’une résidence d’artiste en 2008. Marqué par l’omniprésence de la couleur dans les rues de la capitale égyptienne, Noureldin capture de nombreuses peintures décoratives couvrant les devantures de magasins et stores de garages. Sélectionnées par blocs de 16 images, elles présentent des formes géométriques basiques telles que des triangles, cercles ou rayures sur fond uni. L’ensemble souligne l’attrait de Noureldin pour le vocabulaire abstrait et prolonge le dialogue instauré avec son œuvre dessiné.

Ces photographies ont fait l’objet d’une publication, MISR Karim Noureldin (2008) – un hommage aux peintres anonymes de ces interventions urbaines. Par les nombreux clichés qu’il prend au fil de ses voyages, l’artiste documente des lieux réels et constitue ainsi un vaste répertoire visuel auquel vient faire écho son propre travail pictural.

Une première exposition individuelle lui est consacrée au Kunstmuseum de Thoune en 2000 à laquelle s’ajoutent de nombreuses expositions collectives et des réalisations in situ comme au Musée d’art moderne et contemporain de Genève (MAMCO) en 2005, et au Centre d’art d’Yverdon-les-Bains en 2015.

Karim Noureldin vit et travaille à Lausanne.