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Vivian Suter

1949
Issue d’une lignée de femmes artistes, Vivian Suter est née en Argentine d’un père suisse et d’une mère autrichienne avant de rejoindre la Suisse avec ses parents à l’âge de treize ans. C’est là qu’elle étudie la peinture à l’École des arts et métiers et qu’elle commence à exposer régulièrement. En 1982, elle part voyager en Amérique du Nord puis en Amérique centrale et s’établit définitivement à Panajachel au Guatemala, dans la forêt, au bord du lac Atitlán, loin des circuits attendus de l’art contemporain. Ce déménagement marque une nouvelle orientation de son art jusqu’alors conceptuel.

Investie désormais dans un travail d’atelier, elle réalise de grandes peintures expressives, travaillée en couches épaisses sur des papiers découpés et assemblés sous forme de collages. Par la suite, elle peint sur des toiles monumentales bientôt destituées de cadres, souvent suspendues au plafond, parfois superposées ou reposant même au sol, promettant ainsi une expérience immersive, peut-être aussi dense que l’expérience de la forêt. « Mon état d’esprit est comme une méditation, je suis dans une relation osmotique avec la nature », explique-t-elle. L’atmosphère et le climat subtropicaux, la végétation et les animaux qui y vivent rejoignent ainsi les thèmes de ses œuvres.

En 2010, la tempête Agathe plonge le stock de son atelier dans la boue, ce qui la décide à laisser sur ses œuvres les traces du hasard et des intempéries, telles que l’humidité, la pluie, l’odeur ou les tons terreux. Auxquels s’ajoutent encore la lumière, la flore et la faune désormais comme autant d’éléments constituant du paysage guatémaltèque : « Ce fut un tournant lorsque j’ai accepté que mes peintures n’avaient pas été détruites, mais transformées. Elles incorporaient en elles une expérience. Après cela, j’ai décidé de ne plus lutter contre la nature, mais plutôt de travailler avec elle. »

En 2017, à l’occasion d’une présentation de son œuvre à la documenta 14 qui se tient à Athènes, son travail reprend le chemin des grands lieux d’exposition et intègre de prestigieuses collections de musée. Depuis, son œuvre est présenté dans le monde entier et, en 2021, il est consacré par la plus importante récompense artistique helvétique, le Prix Meret Oppenheim.