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Adolf Wölfli

1864 - 1930
Figure singulière, Adolf Wölfli naît en 1864 dans le canton de Berne. Abandonné par son père à l’âge de sept ans, il est bientôt placé par l’État dans différentes familles paysannes où on l’emploie comme chevrier, valet de ferme et bûcheron. Tenu à l’écart de toute scolarisation, il souffre de maltraitance dans ses familles d’accueil et d’incompréhension dans sa vie amoureuse. Pour avoir commis des attentats à la pudeur, Wölfi intègre d’abord la prison, puis la clinique psychiatrique de la Waldau près de Berne, qu’il ne quittera plus.

À son internement à l’âge de trente et un ans, Wölfli se met d’abord à écrire, puis à dessiner et à composer de la musique qu’il interprète ensuite sur des instruments à vent de sa fabrication. Poursuivi par des hallucinations, querelleur et violent, il parvient à s’apaiser en s’occupant avec des crayons de couleur du matin au soir. Détaché de la société, n’ayant bénéficié d’aucune formation artistique, Wölfli est un des premiers artistes que Jean Dubuffet inclura en 1945 dans le mouvement artistique qu’il nomme Art brut. Autodidactes, psychotiques, prisonniers ou pensionnaires d’asiles psychiatriques, les artistes de l’Art brut ont pour point commun un art spontané, libre de tout académisme.

Wölfli a déployé un travail d’une envergure considérable, composant pendant trente ans quelque vingt-cinq mille pages collées, dessinées, griffées de textes et de partitions musicales. Appelé « le grand Wölfli » par Jean Dubuffet, l’artiste bernois était considéré par André Breton comme l’un des trois artistes les plus importants du XXe siècle. Ses œuvres ont été montrées à la Documenta de Kassel en 1972 et sont exposées dans de nombreux musées, notamment à Berne (Kunstmuseum) et à Lausanne (Collection de l’Art brut).