Giovanni Giacometti a choisi sciemment de demeurer éloigné des grands centres artistiques, leur préférant la proximité des paysages de l’Engadine et de l’atmosphère lumineuse du Val Bregaglia. Dans ses ateliers de Stampa et de Maloja – un alpage haut perché où, dès 1901, il passe ses étés – , Giacometti élabore ses représentations en contact direct et quotidien avec la montagne. Les éléments formels et les couleurs de cet environnement sont une source d’inspiration inépuisable et le moteur d’une création sans cesse questionnée.
Lorsque sa femme Annetta hérite d’une maison à Capolago, ce village proche de Maloja devient rapidement l’un des sujets de Giacometti. Dans Capolago, sole, un plan d’eau inondé de lumière et resplendissant de teintes vives est bordé d’une frise de maisons violettes et mauves qui se reflètent dans les flots vert-jaune du Silsersee. Juxtaposant des surfaces hachurées, l’artiste compose une vue sans perspective, où le motif devient le prétexte à des jeux de confrontation chromatique et d’effets lumineux. Abandonnant illusionnisme et anecdote, Giacometti focalise son attention sur les miroitements de l’eau qui réfléchit un ensoleillement intense, modelant l’étendue du lac d’éclats contrastés.
Pour Giacometti, la première décennie du XXe siècle est une période de nombreuses expérimentations stylistiques et techniques. Dès 1906, il parvient à une interprétation personnelle des nouvelles tendances françaises. Son langage pictural se synthétise et sa palette devient toujours plus audacieuse et plus expressive. Il s’éloigne de la touche filiforme de son mentor Giovanni Segantini et ses traits hachurés sont désormais soumis à d’autres influences: jouant d’oppositions linéaires, il combine le tracé sinueux et ornemental du Jugendstil – visible dans le bleu éclatant qui ourle un reflet sur le lac – à la construction d’une image rigoureuse, dans un style empreint de l'influence de Vincent Van Gogh qu’il a récemment découvert et étudié. Ses longues et larges stries bigarrées renvoient directement aux touches en forme de bâtonnets du peintre hollandais, qu’il allie à l’atmosphère chromatique des lacs des Grisons.
Lorsque sa femme Annetta hérite d’une maison à Capolago, ce village proche de Maloja devient rapidement l’un des sujets de Giacometti. Dans Capolago, sole, un plan d’eau inondé de lumière et resplendissant de teintes vives est bordé d’une frise de maisons violettes et mauves qui se reflètent dans les flots vert-jaune du Silsersee. Juxtaposant des surfaces hachurées, l’artiste compose une vue sans perspective, où le motif devient le prétexte à des jeux de confrontation chromatique et d’effets lumineux. Abandonnant illusionnisme et anecdote, Giacometti focalise son attention sur les miroitements de l’eau qui réfléchit un ensoleillement intense, modelant l’étendue du lac d’éclats contrastés.
Pour Giacometti, la première décennie du XXe siècle est une période de nombreuses expérimentations stylistiques et techniques. Dès 1906, il parvient à une interprétation personnelle des nouvelles tendances françaises. Son langage pictural se synthétise et sa palette devient toujours plus audacieuse et plus expressive. Il s’éloigne de la touche filiforme de son mentor Giovanni Segantini et ses traits hachurés sont désormais soumis à d’autres influences: jouant d’oppositions linéaires, il combine le tracé sinueux et ornemental du Jugendstil – visible dans le bleu éclatant qui ourle un reflet sur le lac – à la construction d’une image rigoureuse, dans un style empreint de l'influence de Vincent Van Gogh qu’il a récemment découvert et étudié. Ses longues et larges stries bigarrées renvoient directement aux touches en forme de bâtonnets du peintre hollandais, qu’il allie à l’atmosphère chromatique des lacs des Grisons.