Qui est le sujet du regard ? L’œuvre d’art peut-elle prendre la parole ou existe-t-elle seulement dans les yeux du regardeur ?
Le travail artistique de Rémy Zaugg énonce précisément ce genre d’interrogations à travers des séquences de mots peints. Ces textes ne sont pas des slogans dénonciateurs ni des jeux phonétiques ou verbaux amusés, mais ils explorent la relation entre les mots, leur sens, leur forme graphique et, au-delà, posent la question existentielle de l’œuvre d’art.
Avec Zaugg, il n’y a pas de délectation picturale possible et son œuvre n’exprime pas de recherche stylistique particulière. Chez lui, un tableau interpelle au-delà de sa nature tangible et invite à la dépasser. Contrairement à un art minimal qui affirme ce qu’il est sans chercher d’autres références que le visible, Zaugg insiste sur le fait que la perception – visuelle ou autre – ne dépend pas uniquement de la face apparente des choses, mais tout autant de l’idée qui se cache derrière. Dans ce sens, le tableau est trompeur: il dissimule plus qu’il ne révèle. Avec Zaugg, la peinture quitte son rôle d’objet passif pour devenir l’auteur de son propre questionnement, tout en incluant le spectateur dans ce rapport: « Le tableau te constitue et tu constitues le tableau», nous dit-il.
En utilisant toujours la même typographie – Univers extra-gras de 6,5 cm de hauteur – et des couleurs standardisées, Zaugg dirige notre attention sur l’énoncé du texte et sa perception. Dans la série De la cécité, le texte MAIS/MOI/JE TE/VOIS apparaît cinq fois en bleu sur fond rouge et vingt-sept fois en rouge sur fond bleu. Les tonalités varient imperceptiblement et leur intensité lumineuse semble faire osciller l’écriture. L’artiste nous incite à lire et à réfléchir aux mots présentés, mais il perturbe en même temps leur lecture en irritant l’œil par des effets de couleurs, associant à la perception du texte une expérience physique. Ainsi, l’acte de voir et de regarder devient la preuve d’un état vivant et conscient, état sur lequel l’œuvre de Zaugg est fondé.
Le travail artistique de Rémy Zaugg énonce précisément ce genre d’interrogations à travers des séquences de mots peints. Ces textes ne sont pas des slogans dénonciateurs ni des jeux phonétiques ou verbaux amusés, mais ils explorent la relation entre les mots, leur sens, leur forme graphique et, au-delà, posent la question existentielle de l’œuvre d’art.
Avec Zaugg, il n’y a pas de délectation picturale possible et son œuvre n’exprime pas de recherche stylistique particulière. Chez lui, un tableau interpelle au-delà de sa nature tangible et invite à la dépasser. Contrairement à un art minimal qui affirme ce qu’il est sans chercher d’autres références que le visible, Zaugg insiste sur le fait que la perception – visuelle ou autre – ne dépend pas uniquement de la face apparente des choses, mais tout autant de l’idée qui se cache derrière. Dans ce sens, le tableau est trompeur: il dissimule plus qu’il ne révèle. Avec Zaugg, la peinture quitte son rôle d’objet passif pour devenir l’auteur de son propre questionnement, tout en incluant le spectateur dans ce rapport: « Le tableau te constitue et tu constitues le tableau», nous dit-il.
En utilisant toujours la même typographie – Univers extra-gras de 6,5 cm de hauteur – et des couleurs standardisées, Zaugg dirige notre attention sur l’énoncé du texte et sa perception. Dans la série De la cécité, le texte MAIS/MOI/JE TE/VOIS apparaît cinq fois en bleu sur fond rouge et vingt-sept fois en rouge sur fond bleu. Les tonalités varient imperceptiblement et leur intensité lumineuse semble faire osciller l’écriture. L’artiste nous incite à lire et à réfléchir aux mots présentés, mais il perturbe en même temps leur lecture en irritant l’œil par des effets de couleurs, associant à la perception du texte une expérience physique. Ainsi, l’acte de voir et de regarder devient la preuve d’un état vivant et conscient, état sur lequel l’œuvre de Zaugg est fondé.