Plaçant fréquemment sa multiculturalité comme point de départ de sa démarche artistique, Latifa Echakhch puise tout naturellement son inspiration dans ses origines marocaines. Elle s’en réapproprie les traditions et les symboles en les détournant de leur sens premier, afin d’évoquer ainsi les clichés orientalistes et d’aborder avec subtilité la question délicate des étiquettes identitaires.
Pour Le Magasin de Grenoble, l’artiste imagine en 2007 l’installation Derives, un parcours de lignes noires déployées au sol sur 900 mètres carrés, tracées à l’aide de rouleaux de goudron fin. Ces entrelacs déstructurés envahissent la même année les murs moulurés de l’appartement de type bourgeois qui sert d’espace d’exposition à la galerie Interface de Dijon, avant de contaminer dès 2009 une série numérotée de peintures acryliques sur toiles de dimensions identiques. L’artiste y décline un motif décoratif en forme d’étoile, ornement traditionnel inspiré du vocabulaire architectural des mosquées et palais marocains, qu’elle a choisi justement pour sa reproductibilité à l’infini, «touchant ainsi au divin et à l’absolu».
Elle s’amuse volontairement à le bousculer, à en casser la symétrie, à lui ôter son caractère ornemental intrinsèque et à le laisser évoluer dans une décomposition presque chaotique. L’arabesque classique est ainsi brisée, libérée du joug identitaire et culturel. Elle évolue de façon indépendante créant un réseau graphique complexe. Echakhch exploite pleinement l’idée de subversion non seulement en désobéissant aux normes visuelles traditionnellement associées à ce motif et à ses divines proportions, mais également en prenant la liberté de se perdre dans cette ornementation féconde, remettant ainsi en question la responsabilité et le libre-arbitre de l’artiste dans le processus de création.
Pour Le Magasin de Grenoble, l’artiste imagine en 2007 l’installation Derives, un parcours de lignes noires déployées au sol sur 900 mètres carrés, tracées à l’aide de rouleaux de goudron fin. Ces entrelacs déstructurés envahissent la même année les murs moulurés de l’appartement de type bourgeois qui sert d’espace d’exposition à la galerie Interface de Dijon, avant de contaminer dès 2009 une série numérotée de peintures acryliques sur toiles de dimensions identiques. L’artiste y décline un motif décoratif en forme d’étoile, ornement traditionnel inspiré du vocabulaire architectural des mosquées et palais marocains, qu’elle a choisi justement pour sa reproductibilité à l’infini, «touchant ainsi au divin et à l’absolu».
Elle s’amuse volontairement à le bousculer, à en casser la symétrie, à lui ôter son caractère ornemental intrinsèque et à le laisser évoluer dans une décomposition presque chaotique. L’arabesque classique est ainsi brisée, libérée du joug identitaire et culturel. Elle évolue de façon indépendante créant un réseau graphique complexe. Echakhch exploite pleinement l’idée de subversion non seulement en désobéissant aux normes visuelles traditionnellement associées à ce motif et à ses divines proportions, mais également en prenant la liberté de se perdre dans cette ornementation féconde, remettant ainsi en question la responsabilité et le libre-arbitre de l’artiste dans le processus de création.