Deux assiettes, une cassolette, un verre et des couverts sales, un vieux pot de café soluble, quelques vestiges de yogourts, un paquet vide de gauloises bleues, un mégot et un stylo plume composent cet assemblage d’objets que Daniel Spoerri réalise en 1960 à Paris, dans sa chambre n°13 de l’Hôtel Carcassonne, rue Mouffetard. Il décide alors de fixer les restes d’un repas pris à l’improviste sur le dos d’une planche en bois qu’il vient d’acheter chez un antiquaire, puis de l’accrocher au mur en lui donnant simplement pour titre le nom de l’une des plaques signalétiques qui se trouvent clouées sur son verso : Le Lieu de Repos de la Famille Delbeck.
Par ce geste artistique fort, ici dénué de tout critère esthétique, il signe l’un des tout premiers d’une longue série de «Tableaux-pièges» qui incarneront avec puissance et simplicité le postulat que l’artiste partage avec les nouveaux réalistes, à savoir donner à voir la réalité sans fard. Suivant un modus operandi qui implique à la fois une intention déterminée et une grande part de hasard, l’artiste réalise de véritables natures mortes contemporaines en collant des objets de la vie quotidienne sur le support qui les accueille (plateau, table, chaise ou autre), figeant ainsi dans le temps des moments précis, des situations – souvent des souvenirs de repas partagés avec son entourage – saisies dans leur immédiateté.
Le support accroché verticalement au mur piège les objets, leur conférant une signification nouvelle, tout autant que ces derniers piègent le support, remettant ainsi en question l’idée même du tableau et, plus largement, celle de l’œuvre d’art. Les «Tableaux-pièges» incorporent une dimension de partage, résultant de repas festifs servis dans quelques lieux éphémères.
Par ce geste artistique fort, ici dénué de tout critère esthétique, il signe l’un des tout premiers d’une longue série de «Tableaux-pièges» qui incarneront avec puissance et simplicité le postulat que l’artiste partage avec les nouveaux réalistes, à savoir donner à voir la réalité sans fard. Suivant un modus operandi qui implique à la fois une intention déterminée et une grande part de hasard, l’artiste réalise de véritables natures mortes contemporaines en collant des objets de la vie quotidienne sur le support qui les accueille (plateau, table, chaise ou autre), figeant ainsi dans le temps des moments précis, des situations – souvent des souvenirs de repas partagés avec son entourage – saisies dans leur immédiateté.
Le support accroché verticalement au mur piège les objets, leur conférant une signification nouvelle, tout autant que ces derniers piègent le support, remettant ainsi en question l’idée même du tableau et, plus largement, celle de l’œuvre d’art. Les «Tableaux-pièges» incorporent une dimension de partage, résultant de repas festifs servis dans quelques lieux éphémères.