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Alexandre Perrier

Le Salève, s.d.
huile et tempera sur toile
32.0 x 78.0 cm
Au côté du pic Marcelly, de l’Uble, du Roc d’Enfer ou encore du Praz-de-Lys, le Salève est l’un des sujets de prédilection d’Alexandre Perrier, grand amoureux de montagnes et arpenteur inlassable des chemins escarpés de la nature. Il exploite toutes les possibilités que lui offre ce motif, dans une réinterprétation constante de ce site au fil des saisons, à chaque fois selon des traitements différents.

Avec ses stries longilignes qui correspondent aux différentes strates géologiques de son évolution, Le Salève arbore une ancienneté minérale qui confine à l’abstraction, tant ses lignes sont marquées. Exaltant la puissance imperturbable de sa roche, Perrier en accentue également l’aspect graphique et ornemental. Brossées au moyen de coups de pinceau étirés, les formes linéaires de la montagne et ses contours stylisés témoignent de l’influence de l’Art nouveau sur l’artiste.

Dressée sur un fond bleu-gris, la masse horizontale exhibe sa structure d’ombres et de lumières, avec ses creux et ses saillies, dans un entremêlement de couleurs par traits qui se superposent. Prise en étau entre ciel et terre, elle offre son relief doré de montagne érodée dans un cadrage panoramique qui épouse sa courbe descendante. Cet aspect bombé est repris dans les champs vallonnés en contrebas qui ondulent telle une mer verdoyante. Le Salève apparaît ainsi encadré de part et d’autre, émergeant comme l’emblème d’une nature éternelle.

À la différence de Ferdinand Hodler traitant le même sujet (La Rade de Genève et le Salève, 1878, Collection Pictet), Perrier accentue la segmentation horizontale de son motif, allongeant plus encore la composition oblongue. Renonçant à tout effet anecdotique, il en fait un sujet autonome de peinture, éloigné de toute présence citadine et dont il ne demeure que l’essence.
Alexandre Perrier, Le Salève, s.d.