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Alexandre Perrier

1862 - 1936
Né à Genève en 1862, contemporain de Cuno Amiet et de Ferdinand Hodler, Alexandre Perrier a largement contribué à la représentation de la peinture Art nouveau en Suisse. Cependant, bien qu’il s’agisse de l’un des artistes suisses les plus éminents du tournant du siècle, son œuvre reste encore largement méconnu.

Peintre de paysage, héritier de l’école genevoise incarnée par François Diday et Alexandre Calame, il entame sa formation à Mulhouse en tant que dessinateur sur tissus. Il s’installe à Paris en 1891 où il fréquente les cercles artistiques et littéraires et pratique le dessin de mode. De retour à Genève tout à la fin du XIXe siècle, il se consacre uniquement à la peinture. Influencé par le néo-impressionnisme découvert à Paris, ses premières œuvres doivent beaucoup au pointillisme de Georges Seurat et au divisionnisme de Giovanni Segantini, dont il adopte la touche décomposée. Ses créations deviennent véritablement originales lorsque sa palette se libère du motif. Il dissocie alors couleur et dessin, inscrivant sa démarche dans la modernité.

Tandis que ses moyens d’expression évoluent tout au long de son parcours, il montre une grande cohérence dans le choix de ses sujets. Durant une quarantaine d’années, il retranscrit invariablement les mêmes paysages, principalement les bords du Léman, le Salève, le Praz-de-Lys et le puissant massif du Mont-Blanc. À travers ces représentations, il invite à la méditation et à la contemplation du sublime inscrit dans la nature. Vers la fin de sa vie, superposant des surfaces colorées autonomes à un réseau de lignes blanches, Perrier s’éloignera encore d’une représentation réaliste au profit de visions symboliques et cosmiques de la nature.

Couronné de succès de son vivant, il prend part aux événements artistiques de son époque dès le début des années 1890. Présent au Salon des Indépendants puis à l’Exposition nationale de 1896 à Genève, il reçoit la médaille de bronze à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et participe à la Sécession de Vienne au côté d’Amiet et de Hodler en 1901. Perrier meurt brutalement en 1936, un an avant l’exposition rétrospective qui lui est consacrée au Musée Rath puis à la Kunsthalle de Berne. En 2008 et en 2009, le Kunstmuseum de Soleure et le Musée d’art et d’histoire de Genève ont également organisé une rétrospective de son œuvre.