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Édouard Vallet

Marronniers - automne, 1921
huile sur toile
60.0 x 50.0 cm
Lorsque Édouard Vallet s’éprend des montagnes, des vallées et des habitants du Valais, il retranscrit aussitôt ces paysages sur la toile. Dès 1908, cette région devient pour lui une influence iconographique et picturale quasiment exclusive. Sans jamais peindre des hauts sommets tels que le Cervin ou le Mont-Rose, le Genevois se confronte aux Alpes autour de Vercorin, près de Savièse, dans la plaine du Rhône ou à Riod.

En novembre 1920, il s’établit avec sa famille à Sion, où il compte vivre plusieurs années et «y peindre des choses auxquelles [il] songe depuis longtemps ». Formé dans les ateliers de Barthélemy Menn, Édouard Vallet a appris à examiner avec soin son sujet et à le rendre avec fidélité. L’artiste sait aussi s’en distancier afin d’en extraire l’essentiel et de le transfigurer par la peinture.

Avec Marronniers-automne, il décrit une vue de la colline de Montorge observée de la plaine du Rhône. Mais, au-delà du sujet lui-même, Vallet exprime des couleurs, une texture et des formes. Le Neuchâtelois Édmond Bille écrit à ce propos : « On peut se demander si le Valais de Vallet existe ailleurs que dans le cœur et l’esprit du peintre. » L’œuvre se montre avant tout comme une peinture avant d’être un paysage. Les accents terreux de la palette, la matière épaisse et mate, les différentes couches picturales sont caractéristiques de l’artiste. Sa composition dense met en exergue une superposition de plans horizontaux dans une succession de volumes compacts, où toute profondeur est absoute. Ni perspective atmosphérique ni point de fuite ne viennent ouvrir l’horizon. L’accent est mis sur l’opposition entre les feuillages mouchetés du premier plan et l’aspect minéral des roches de l’arrière-plan. Le cadrage efficace renforce encore l’aspect monumental de ce paysage.

À l’instar de Ferdinand Hodler qu’il admire, il s’intéresse aux qualités plastiques de la montagne, et notamment sa texture. Sans détails pittoresques et inutiles, il suggère des formes aux contours soulignés et aux teintes sobres, parfois sombres, afin de retranscrire l’impression laissée par cette atmosphère d’automne.
Edouard Vallet, Marronniers - automne, 1921