Franz Gertsch réalise Doris en 1989, trois ans après avoir terminé son premier portrait à l’aide de la xylogravure, Natascha. Souvent de dimensions monumentales, le portrait est un genre qu’il affectionne depuis les débuts de sa peinture hyperréaliste et qu’il privilégie dans différentes techniques. Pour atteindre la teinte spécifique de ce tirage, Gertsch imprime successivement trois nuances sur la même feuille de papier: un rouge foncé, un rouge clair presque transparent et un jaune aux tonalités chaudes qui couvre seulement la silhouette du visage. L’application uniforme de la couleur, la mise en place méticuleuse de la matrice sur le tirage précédent, ainsi que la manipulation délicate du papier, exigent l’aide de plusieurs personnes. En se limitant à un seul tirage par couleur, Gertsch rend unique chacune des dix-huit impressions de Doris.
La virtuosité du geste s’exprime dans la conjonction entre la complexité du procédé et le détail de l’image. Le temps nécessaire à l’artiste pour faire apparaître les contours de chaque cil, de chaque cheveu et de chaque reflet, plonge le spectateur dans un état contemplatif. Ce travail s’apparente davantage à un manifeste qu’à la reproduction réelle du visible, et ouvre de nouvelles dimensions à la technique traditionnelle, repoussant les limites du dessin et du papier. Lorsqu’il entame son procédé de xylogravure, Gertsch est à même de réaliser des formats plus grands que ce que permet la photographie à cette époque, une manière pour l’artiste de rendre hommage au sixième art dont il se sert depuis les débuts de sa peinture photoréaliste. L’instantanéité du cliché lui permet de figer ses sujets dans le temps de la reproduction, puis de l’observation.
À travers le gros plan, Gertsch s’approprie le visage de ses modèles pour donner vie à la matière. Il s’intéresse tout particulièrement à des personnages représentatifs de la nouvelle jeunesse créative, dans un moment de transition entre vie adolescente et vie adulte et au caractère souvent androgyne. Sa représentation de Patti Smith livre une vision aussi authentique que les autoportraits qu’il entreprend dès 1980. La taille toujours monumentale de son travail confère une dimension iconique à ses sujets. En s’approchant de la surface piquetée, l’accumulation de minuscules incisions permet à elle seule le modelé de l’image. La démarche de Franz Gertsch s’oppose à la vitesse, à l’instantané et au virtuel, pour mieux ancrer son œuvre dans une intemporalité universelle.
La virtuosité du geste s’exprime dans la conjonction entre la complexité du procédé et le détail de l’image. Le temps nécessaire à l’artiste pour faire apparaître les contours de chaque cil, de chaque cheveu et de chaque reflet, plonge le spectateur dans un état contemplatif. Ce travail s’apparente davantage à un manifeste qu’à la reproduction réelle du visible, et ouvre de nouvelles dimensions à la technique traditionnelle, repoussant les limites du dessin et du papier. Lorsqu’il entame son procédé de xylogravure, Gertsch est à même de réaliser des formats plus grands que ce que permet la photographie à cette époque, une manière pour l’artiste de rendre hommage au sixième art dont il se sert depuis les débuts de sa peinture photoréaliste. L’instantanéité du cliché lui permet de figer ses sujets dans le temps de la reproduction, puis de l’observation.
À travers le gros plan, Gertsch s’approprie le visage de ses modèles pour donner vie à la matière. Il s’intéresse tout particulièrement à des personnages représentatifs de la nouvelle jeunesse créative, dans un moment de transition entre vie adolescente et vie adulte et au caractère souvent androgyne. Sa représentation de Patti Smith livre une vision aussi authentique que les autoportraits qu’il entreprend dès 1980. La taille toujours monumentale de son travail confère une dimension iconique à ses sujets. En s’approchant de la surface piquetée, l’accumulation de minuscules incisions permet à elle seule le modelé de l’image. La démarche de Franz Gertsch s’oppose à la vitesse, à l’instantané et au virtuel, pour mieux ancrer son œuvre dans une intemporalité universelle.