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Rodolphe-Théophile Bosshard

Paysage au viaduc, s.d.
huile sur toile
50.0 x 65.0 cm
De vastes champs allongés s’étirent jusque vers des constructions auxquelles se substituent progressivement des bosquets d’arbres. La matière picturale aux contours indistincts se confond avec la texture du ciel. Les formes s’imbriquent les unes dans les autres, brossées par un pinceau qui laisse régulièrement des empâtements dans son sillage.

Rodolphe-Théophile Bosshard propose ici l’évocation poétique d’un paysage où nuages, feuillages et habitations sont décrits par de semblables effets de flou. Leurs couleurs s’entremêlent dans une touche qui confère à la scène un aspect brumeux. La composition est déconstruite à la manière cubiste et échappe à la perspective mathématique, même si des lignes de force rythment et structurent l’ensemble.

Chez Bosshard, le motif du viaduc revient à plusieurs reprises, combiné avec ses deux thématiques de prédilection, le paysage et le nu. «Quand ces viaducs apparaissent, c’est tout juste pour rassurer le spectateur dérouté par les immenses paysages où il n’a point sa place. Bosshard les a situés comme de rassurants témoins d’une minuscule présence», analyse Pierre Descargues.

L’harmonie des bleus, des verts et des ocres est rehaussée par des éclats de lumière tombant sur l’arrière-fond du paysage, renforçant les contrastes et la dimension onirique de l’œuvre. Bosshard traduit ici une vision intérieure : « […] c’est le cœur qui commande. On reste étonné combien cela ressemble à la nature quand la danse de la main est dirigée par les pulsations du cœur. L’homme a créé un nouvel objet vivant de ses propres lois et ces lois sont plus près de la vie, plus près de l’âme, plus près de la vérité. Il n’est pas besoin d’être graphologue pour lire cette écriture-là. Nous la savons dictée et la foi dans le vrai geste est une foi dans le vrai tout court. »
Rodolphe-Théophile Bosshard, Paysage au viaduc, s.d.