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Alexandre Perrier

Paysage rocheux, 1899
huile et tempera sur toile
38.0 x 55.0 cm
Quelques rochers dressés en monticule, une maigre végétation qui perce entre les pierres, des reliefs montagneux au loin : à partir d’un motif d’une apparente simplicité, qui est avant tout un agencement de tons et de formes, Alexandre Perrier parvient à rendre l’impression lumineuse de l’aube qui se lève sur le paysage. Par l’immense variation de ses effets chromatiques, le Paysage rocheux peint en 1899 présente une nature à l’éclat presque irréel, que le peintre a fixée dans sa fugacité pour mieux l’inscrire dans une atemporalité, recomposant sur la toile sa vision intérieure du paysage. L’artiste, en effet, ne peint pas sur le motif, mais s’inspire de ses carnets de croquis et de pastels remplis au gré de ses escapades, pour reconstituer ses paysages dans la solitude de l’atelier.

Après un premier plan qui domine la composition avec ses roches erratiques traitées en ombres mauves et bleutées, une vaste plaine s’étend en contrebas jusqu’au ciel qui semble se dissoudre dans une lumière rose. Ce premier plan légèrement incurvé met en valeur la montagne au loin et l’atmosphère brumeuse qui l’entoure. L’étendue du paysage, l’absence de toute vie humaine et la surface ombrée du premier plan contribuent à doter la peinture d’un sentiment de grande solitude et de calme contemplatif. Perrier éloigne de son œuvre tout ce qui pourrait rappeler la civilisation afin de créer un monde soustrait aux passions humaines. Il n’emploie pas les tons purs de Seurat ni la pâte striée de Segantini, mais il maîtrise une touche pointilliste très fine, presque filiforme, qui lui permet d'atteindre à une transparence – comme pour le ciel d’azur traversé de myriades d’accents roses – et de donner cette impression de vastitude et de sérénité.
Alexandre Perrier, Paysage rocheux, 1899