Le long du couloir, au détour d’une pièce, vers l’entrée, dans les salons, la présence magnétique des tirages photographiques de Shirana Shahbazi oblige le regard à s’arrêter. D’une précision proche de la microscopie, ses natures mortes aux contrastes caravagesques semblent s’échapper de leur inertie pour s’animer d’une vie inattendue. Plus loin, les contours ornementaux de végétaux fleuris se découpent élégamment sur un fond rouge sombre, telle une évocation d’un motif de papier peint ancien.
L’artiste sait parfaitement allier sa connaissance de l’histoire de l’art à sa compétence technique en matière de réalisation. La tradition néerlandaise du XVIIe siècle lui fournit des thèmes et une référence picturale qu’elle s’emploie à transposer en photographie. Le crâne humain enveloppé de rose – totalement isolé de tous liens à une narration probable, à une réalité qui expliquerait sa présence – propose une relecture de la peinture classique.
Avec la nature morte et le bouquet de fleurs proche de la fanaison, ces images participent d’un même thème : la fuite du temps, sujet exprimé métaphoriquement par les peintures de vanités qui réunissent fruits, tête de mort et insectes, ces éléments délicats et précieux, voués à une disparition inéluctable. Ce geste de reprise et de citation n’est cependant pas littéral : les qualités picturales de la peinture du siècle d’or se mêlent à la technique photographique contemporaine pour donner naissance à des images presque objectives.
Ses intemporels paysages noir et blanc ou ses animaux figés dans un mouvement devenu immobile doivent autant à la photographie allemande élaborée par Thomas Struth ou Andreas Gursky dans les années 1990 qu’aux leçons des peintres Francisco de Zurbarán et Édouard Manet. Le papillon dont les ailes soyeuses et bleutées se détachent d’un fond orangé pourrait être une image vouée à l’étude scientifique d’un entomologiste. L’artiste semble aussi renouer avec la tradition antique qui associe le papillon à une émanation de l’âme humaine, personnifiée par Psyché.
Shirana Shahbazi transcende ainsi cet état de perfection documentaire par l’accentuation de la polychromie, l’éclat des textures et cette emphase dans le soin pictural apportée au détail. Un parcours s’établit entre le paysage noir et blanc, les natures mortes contrastées, les formes géométriques et le monochrome : chaque composition s’appelle et se répond, selon un accrochage soigneusement pensé et conçu par l’artiste elle-même.
L’artiste sait parfaitement allier sa connaissance de l’histoire de l’art à sa compétence technique en matière de réalisation. La tradition néerlandaise du XVIIe siècle lui fournit des thèmes et une référence picturale qu’elle s’emploie à transposer en photographie. Le crâne humain enveloppé de rose – totalement isolé de tous liens à une narration probable, à une réalité qui expliquerait sa présence – propose une relecture de la peinture classique.
Avec la nature morte et le bouquet de fleurs proche de la fanaison, ces images participent d’un même thème : la fuite du temps, sujet exprimé métaphoriquement par les peintures de vanités qui réunissent fruits, tête de mort et insectes, ces éléments délicats et précieux, voués à une disparition inéluctable. Ce geste de reprise et de citation n’est cependant pas littéral : les qualités picturales de la peinture du siècle d’or se mêlent à la technique photographique contemporaine pour donner naissance à des images presque objectives.
Ses intemporels paysages noir et blanc ou ses animaux figés dans un mouvement devenu immobile doivent autant à la photographie allemande élaborée par Thomas Struth ou Andreas Gursky dans les années 1990 qu’aux leçons des peintres Francisco de Zurbarán et Édouard Manet. Le papillon dont les ailes soyeuses et bleutées se détachent d’un fond orangé pourrait être une image vouée à l’étude scientifique d’un entomologiste. L’artiste semble aussi renouer avec la tradition antique qui associe le papillon à une émanation de l’âme humaine, personnifiée par Psyché.
Shirana Shahbazi transcende ainsi cet état de perfection documentaire par l’accentuation de la polychromie, l’éclat des textures et cette emphase dans le soin pictural apportée au détail. Un parcours s’établit entre le paysage noir et blanc, les natures mortes contrastées, les formes géométriques et le monochrome : chaque composition s’appelle et se répond, selon un accrochage soigneusement pensé et conçu par l’artiste elle-même.