Smudge Definition, Soothe et Shield sont des pièces emblématiques des procédés d’appropriation puis de détournement de motifs, tels que les pratique Sylvie Fleury. Sa reformulation du monochrome – ici, blanc, sous les poils d’une fourrure synthétique, là, rose et mauve, aux couleurs de fards à joue – renvoie autant à une pratique citationniste des icônes de la modernité qu’aux stéréotypes d’une sensibilité féminine.
Fleury rejoue les avant-gardes artistiques mais en y introduisant l’élément féminin à travers les épingles à cheveux, les textures du maquillage, les textiles de la mode et les signes et slogans du cosmétique. Les domaines de l’art deviennent le terrain de jeu d’une artiste qui se plaît à en user comme de n’importe quel réservoir de formes. Ce faisant, elle met en évidence le réseau d’emprunts et de piratages d’univers a priori disparates: la cosmétologie se sert des langages artistiques pour séduire l’acheteur potentiel et la sphère artistique emprunte au luxe, aux produits de beauté et au graphisme publicitaire, dans un va-et-vient incessant entre monde de l’art et vie quotidienne.
Chez Fleury, les formules des produits de beauté se retrouvent ainsi camouflées sous l’esthétique minimale et conceptuelle à la mode d’un Joseph Kosuth, accédant à une dimension solennelle et critique qui leur était refusée dans le champ cosmétique, et, inversement, les maximes conceptuelles se déparent de leur aura de radicalité formelle lorsqu’elles sont insérées dans de scintillants tableaux carrés réalisés avec des cristaux Swarovski. Elles deviennent alors des slogans modernes exaltant le bien être (Soothe, Apaise et Shield, Protège), avec un effet à la fois humoristique et presque mystique.
Par cette pratique, Fleury procède à un retournement des qualités attribuées à la peinture abstraite, telles que l’austérité et la radicalité, auxquelles elle substitue des propriétés ludiques et tactiles. Sous son apparente futilité et sa fausse désinvolture, elle remet en question et perturbe les codes de la représentation tout en prolongeant les grandes questions des avant-gardes du XXe siècle − le ready made, l’abstraction géométrique ou encore l’appropriationnisme.
Fleury rejoue les avant-gardes artistiques mais en y introduisant l’élément féminin à travers les épingles à cheveux, les textures du maquillage, les textiles de la mode et les signes et slogans du cosmétique. Les domaines de l’art deviennent le terrain de jeu d’une artiste qui se plaît à en user comme de n’importe quel réservoir de formes. Ce faisant, elle met en évidence le réseau d’emprunts et de piratages d’univers a priori disparates: la cosmétologie se sert des langages artistiques pour séduire l’acheteur potentiel et la sphère artistique emprunte au luxe, aux produits de beauté et au graphisme publicitaire, dans un va-et-vient incessant entre monde de l’art et vie quotidienne.
Chez Fleury, les formules des produits de beauté se retrouvent ainsi camouflées sous l’esthétique minimale et conceptuelle à la mode d’un Joseph Kosuth, accédant à une dimension solennelle et critique qui leur était refusée dans le champ cosmétique, et, inversement, les maximes conceptuelles se déparent de leur aura de radicalité formelle lorsqu’elles sont insérées dans de scintillants tableaux carrés réalisés avec des cristaux Swarovski. Elles deviennent alors des slogans modernes exaltant le bien être (Soothe, Apaise et Shield, Protège), avec un effet à la fois humoristique et presque mystique.
Par cette pratique, Fleury procède à un retournement des qualités attribuées à la peinture abstraite, telles que l’austérité et la radicalité, auxquelles elle substitue des propriétés ludiques et tactiles. Sous son apparente futilité et sa fausse désinvolture, elle remet en question et perturbe les codes de la représentation tout en prolongeant les grandes questions des avant-gardes du XXe siècle − le ready made, l’abstraction géométrique ou encore l’appropriationnisme.