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François Diday

Vue d'un lac, 1837
huile sur toile
116.0 x 157.0 cm
Dans le secret d’une baie dissimulée derrière des rochers, des baigneuses accompagnées de chiens se délectent de la douceur d’un lac. À l’horizon, une montagne apparaît dans un lointain brouillard. Son reflet assombrit la surface lisse de l’eau. Prenant son départ depuis une rive rocailleuse au premier plan, une échappée définit la profondeur du paysage sur la droite.

François Diday traite à plusieurs reprises le sujet des femmes se baignant dans un lac. Il s’agit probablement ici de la première occurrence de ce thème, recensée dans son cahier de vente de 1837, date de Vue d’un lac. Celle-ci obtient un tel succès que, l’année suivante, le peintre en exécute quatre autres versions. L’une d’elles, exposée au Salon de 1842, lui vaut la nomination de chevalier de la Légion d’honneur par le roi Louis-Philippe.

Le thème des baigneuses, en vogue au XIXe siècle chez les paysagistes néoclassiques comme Pierre-Louis De la Rive, est un motif fréquent du nu féminin. La pose des femmes dans la situation du bain est traitée depuis la Renaissance. Diane et ses nymphes, Suzanne et les vieillards, Bethsabée au bain, autant de scènes mythologiques ou bibliques qui contournent la pudeur et l’interdit pour mieux nourrir le désir. Ces figures parcourent l’évolution des formes et témoignent de la complexité du regard porté sur la nudité féminine. De Nicolas Poussin à Rembrandt, en passant par Paul Cézanne ou Henri Fantin-Latour, et jusqu’à Pablo Picasso, la scène de la baignade révèle et stimule l’imaginaire artistique.
François Diday, Vue d'un lac, 1837