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Pamela Rosenkranz

1979
Pour Pamela Rosenkranz toute peinture, sculpture, installation et performance est associée à un ample travail de recherche qui frôle les domaines des neurosciences, de la médecine, du marketing, de la philosophie, voire de la religion. Aussitôt après ses études en littérature comparée à l’Université de Zurich en 2005 et son master à l’Académie des beaux-arts de Berne en 2010, Rosenkranz commence à s’intéresser à l’idée de l’identité et de la perception humaine. Dans la proximité du groupe californien Light and Space et du minimalisme conceptuel, elle expérimente la couleur, la lumière, l’espace, en étudiant les réactions biologiques du corps devant ces stimuli et la façon dont la société capitaliste s’en sert pour augmenter le besoin humain de consommation. Également proche de la ligne conceptuelle du réalisme spéculatif, elle met en question, souvent de manière ironique et ludique, nos représentations de la réalité.

Ses expositions à la Manifesta et à la Biennale de Berlin en 2008, à l’ArtBasel Statements et à l’Institut suisse de Venise en 2009, ainsi qu’au Centre d’art contemporain de Genève pour sa première exposition solo en 2010, mettent en scène des jeux de miroir et des reflets tronqués (Nothing Unbound, 2009), des investigations du support, de la surface du corps, de la peau (Our Sun, 2009), et des tensions entre la perception mentale et sa transposition physique dans l’espace (No Core, 2010).

Tout comme Untouched by Man, 2010, et This is not the colour of my skin, 2011 – présentée en 2011 à l’Institut suisse à New York, les séries Because they tried to bore holes in my greatest and most beautiful work et Creation, Deterioration, Conservation mettent en cause la notion de subjectivité et de matérialité à l’ère digitale. En travaillant à partir des impressions digitales des peintures célèbres – les monochromes d’Yves Klein ou la Procession sur la place Saint-Marc de Gentile Bellini –, Rosenkranz engage un dialogue avec des figures marquantes de l’histoire de l’art et déplace le regard du spectateur du contenu symbolique de l’œuvre vers ses éléments matériels : sa taille, sa texture, sa surface, ses couleurs et leur composition chimique – tous dénués apparemment de signification. Elle limite ainsi le côté transcendant de l’œuvre et rappelle combien celle-ci est tributaire de sa matérialité.

Pamela Rosenkranz vit et travaille à Zurich. En 2015, elle a été invitée à représenter la Suisse à la Biennale de Venise.